Baptiste Rabichon, Display Tears #007, 2023
épreuve chromogène
encadrement aluminium et verre antireflet
pièce unique – 24 x 36 cm
Baptiste Rabichon, Display Tears #010, 2023
épreuve chromogène
encadrement aluminium et verre antireflet
pièce unique – 24 x 36 cm
Baptiste Rabichon, Display Tears #004, 2023
épreuve chromogène
encadrement aluminium et verre antireflet
pièce unique – 24 x 36 cm
Baptiste Rabichon, Display Tears #012, 2023
épreuve chromogène
encadrement aluminium et verre antireflet
pièce unique – 24 x 36 cm
Baptiste Rabichon, Display Tears #009, 2023
épreuve chromogène
encadrement aluminium et verre antireflet
pièce unique – 24 x 36 cm
Display Tears (larmes d’écran), 2023, vient cloturer une trilogie (débutée en 2021 par Blue Screen of Death et poursuivie en 2022 par Verbatim) dans laquelle Baptiste Rabichon interroge, à travers divers dispositifs photographiques, notre rapport compulsif aux écrans.
Consistant à première vue en de petites reproductions noir et blanc d’images abstraites rappelant aussi bien le Suprématisme que l’Op-Art, l’Art minimal que le Pixel Art, les œuvres de la série Display Tears, laissent entrevoir, à mesure que l’on s’en approche quelques touches de couleur…
L’œil attentif comprendra que cette couleur surgissant au cœur du noir et blanc est l’œuvre de l’eau. C’est que, pour réaliser Display Tears, l’artiste a versé, sur un écran affichant des compositions abstraites N&B, quelques gouttes d’eau qui, jouant leur rôle de lentilles naturelles, nous offrent une plongée dans la matrice de l’écran et en révèlent les LED derrière elles.
Ces larmes, photographiées en macro, s’imiscent dans le cycle sans fin de l’imagerie numérique, de sa diffusion et sa reproduction ; elles sont l’irruption du réel cognant la virtualité. Mais, photographier ces phénomènes avec un dispositif digital aurait signifier les envoyer aussitôt rejoinjdre la «bouillie de signes désincarnés»* que constitue notre monde numérique. On comprendra donc le choix d’un procédé analogique pour saisir la transformation de ces compositions virtuelles et monochromes, en véritables petits phénomènes physiques et colorés.
Transformation ayant pour catalyseur l’eau qui, à l’instar de cette pluie bienfaitrice faisant surgir la vie d’un sol desséché depuis des décennies, féconde et active ces images, jusqu’ici figées dans l’aridité de leur immatérialité.
*Didier Semin, Optique de précision, 2014 (texte sur le travail de Baptiste Rabichon)
Baptiste Rabichon, Pièce #01 (DA8#), 2023
épreuve chromogène sur papier Fujifilm Crystal Archive
d’après vues multiples, photogrammes et créations graphiques
encadrement et verre antireflet
pièce unique – 130 x 127 cm
Baptiste Rabichon, Pièce #2 (Muse, dis-moi les détours), 2023
épreuve chromogène sur papier Fujifilm Crystal Archive, d’après vues multiples,
photogrammes et créations graphiques,
encadrement et verre antireflet
pièce unique – 127 x 200 cm
Baptiste Rabichon, Pièce #4 (Laisse-nous revenir avec toi, Maître !), 2023
épreuve chromogène sur papier Fujifilm Crystal Archive, d’après vues multiples,
photogrammes et créations graphiques,
encadrement et verre antireflet
pièce unique – 127 x 127 cm
Pièces est un ensemble au sein duquel chaque œuvre est différente de l’autre, mais forme un tout. Tel un mathématicien créateur de figures impossibles, Baptiste Rabichon poursuit ses recherches autour de la notion d’espaces complexes, fictifs, ou artificiels dans lesquels un personnage cherche son chemin.
Il nous en livre ici le premier extrait, une œuvre au titre éponyme de l’exposition, qui prend pour thème les Échecs.
Juxtaposant de multiples vues, créations graphiques par ordinateur et photogrammes, l’artiste suscite notre étonnement et offre à notre perception toute la symbolique de ce jeu. Noir /Blanc, Couleur /Monochrome, Positif / Négatif, Argentique/Numérique, Petit /Grand, Masculin/Féminin: autant de dualités, de couples d’opposés complémentaires et indissociables, qui sous-tendent l’unité.
Le compte-rendu précis et réel d’une partie du «plus noble des jeux » ne serait-il pas alors, comme dans les romans de chevalerie, une métaphore de l’amour ?
Emmanuelle Vieillard
Baptiste Rabichon, Vue d’artiste (003), 2022
photogramme de dessin sur papier chromogène
pièce unique – 30 x 40 cm
Baptiste Rabichon, Vue d’artiste (006), 2022
photogramme de dessin sur papier chromogène
pièce unique – 30 x 40 cm
Baptiste Rabichon, Vue d’artiste (011), 2022
photogramme de dessin sur papier chromogène
pièce unique – 30 x 40 cm
Baptiste Rabichon, Vue d’artiste (060), 2022
photogramme de dessin sur papier chromogène
pièce unique – 30 x 40 cm
Baptiste Rabichon, Vue d’artiste (066), 2022
photogramme de dessin sur papier chromogène
pièce unique – 30 x 40 cm
Baptiste Rabichon, Vue d’artiste (072), 2022
photogramme de dessin sur papier chromogène
pièce unique – 30 x 40 cm
Baptiste Rabichon, Vue d’artiste (083), 2022
photogramme de dessin sur papier chromogène
pièce unique – 30 x 40 cm
Baptiste Rabichon, Verbatim (02), 2023
tirage chromogénique sur papier RC
encadrement boîte et verre antireflet
pièce unique – 127 x 70 cm
Baptiste Rabichon, Verbatim (15), 2023
tirage chromogénique sur papier RC
encadrement boîte et verre antireflet
pièce unique – 127 x 80 cm
Baptiste Rabichon, Verbatim (01), 2023
tirage chromogénique sur papier RC
encadrement boîte et verre antireflet
pièce unique – 80 x 127 cm
Dans la lignée de Blue Screen of Death (photogrammes doublement exposés à la lueur de l’agrandisseur et du smartphone), Baptiste Rabichon s’obstine à sonder les rapports possibles entre les différentes méthodes de production d’image avec sa nouvelle série, Verbatim.
Si l’artiste nous a habitué aux rencontres incongrues entre analogique et digital, il nous en livre ici l’une des plus simples sans doute, mais aussi l’une des plus troublantes.
Consistant à première vue en de banales reproductions de prises de vues – qu’on devine réalisées au téléphone par leur format allongé et leur trivialité – les œuvres de la série Verbatim, quand on s’en approche, laissent apercevoir des milliers de petits points colorés qui évoquent l’offset ou la sérigraphie mais qui ne sont autres que les diodes composant l’écran du smartphone producteur de l’œuvre en question.
Un regard plus appuyé décèlera des irrégularités au sein de cette trame. C’est que Baptiste, sans se soucier des traces de doigts, poussières ou autres impuretés, a placé directement son téléphone allumé dans un agrandisseur photographique devant lequel il a disposé une feuille de papier photosensible.
La lumière de l’écran traversant l’optique insole ainsi le papier de l’image qu’il diffuse.
Verbatim est donc une collecte physique de ce qui se passe sur notre écran, le résultat fidèle de l’entretien entre l’outil photographique le plus utilisé aujourd’hui et l’un de ceux en voie d’extinction.
Série fleuve entamée en 2023, Verbatim est réalisée dans l’urgence. Urgence d’une rencontre entre deux ères qui ne sera bientôt plus possible en raison de l’inéluctable disparition de la photographie analogique couleur. Pourtant, renversant l’habituelle nostalgie associée à l’imagerie argentique, ce sont bien ces petites vignettes numériques prises au smartphone dont Baptiste Rabichon révèle la fragilité.
En effet, la photographie numérique est un texte, incompréhensible certes pour le commun des mortels, mais parfaitement décodé puis transcris en image par les multiples logiciels de nos ordinateurs et téléphones portables. Le titre de la série Verbatim fait écho à cette retranscription, tout comme la célèbre marque Verbatim, spécialisée dans la conservation de fichiers numériques sur supports physiques (cd, dvd, clés usb…).
Que restera-t-il dans quelques décennies des milliards d’images prises quotidiennement durant les premières années du XXIème siècle ? Lorsque jpeg sera un format antédiluvien et que les connectiques usb ne seront plus fabriquées depuis des lustres ?
Toutes ces images fugaces, vues d’atelier, natures mortes, selfies, photos de sa compagne, l’artiste, par sa technique d’agrandissement (toutes les pièces sont uniques et de grand format), les transforment en tableaux. Quelque chose de classique se dégage, nous sommes face à un monument.
Following in the footsteps of Blue Screen of Death (photograms doubly exposed to the light of the enlarger and the smartphone), Baptiste Rabichon continues to probe the possible relationships between different methods of image production with his new series, Verbatim. While the artist has accustomed us to incongruous encounters between analog and digital, here he presents us with one of the simplest, but also one of the most disturbing.
At first glance, the works in the Verbatim series appear to be banal reproductions of shots taken on the telephone – given their elongated format and triviality – but as you approach them, you catch a glimpse of thousands of tiny coloured dots, reminiscent of offset or silkscreen printing, which are none other than the diodes making up the screen of the smartphone producing the work in question. A closer look will reveal irregularities in the pattern. Without worrying about fingerprints, dust or other impurities, Baptiste placed his switched-on phone directly into a photographic enlarger, in front of which he placed a sheet of photosensitive paper.
The light from the screen passing through the optics thus insulates the paper from the image it diffuses. Verbatim is thus a physical collection of what happens on our screen, the faithful result of a conversation between today’s most widely used photographic tool and one of those on the verge of extinction.
Verbatim, a long-running series begun in 2023, was produced in a hurry. The urgency of a meeting between two eras that will soon no longer be possible due to the inevitable disappearance of analog color photography. Yet, reversing the usual nostalgia associated with silver imagery, it is indeed these little digital vignettes taken with a smartphone whose fragility Baptiste Rabichon reveals. Indeed, digital photography is a text, incomprehensible to the average person, but perfectly decoded and transcribed into images by the multiple software programs on our computers and cell phones. The title of the Verbatim series echoes this retranscription, as does the famous Verbatim brand, which specializes in preserving digital files on physical media (CDs, DVDs, USB sticks, etc.).
What will be left in a few decades’ time of the billions of images taken daily in the early years of the 21st century? When jpeg is an antediluvian format and usb connectors have been out of production for ages? All these fleeting images – studio views, still lifes, selfies, photos of his girlfriend – are transformed into paintings by the artist’s enlarging technique (all pieces are unique and large format). There’s something classic about this work: it’s a monument.
Références des œuvres :
Expositions
2023/2024 – Pièces, Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône, France
2023 – Verbatim, Galerie Binome, Paris
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (124), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm – vendue
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (095), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm – vendue
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (122), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm – vendue
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (024), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm – vendue
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (109), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (064), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (055), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (015), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (119), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm – vendue
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (059), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (099), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (097), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm – vendue
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (121), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm – vendue
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (123), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm – vendue
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (149), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (156), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm – vendue
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (157), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (161), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (163), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (167), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (178), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (168), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (132), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (113), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (110), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (087), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (086), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (020), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (008), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (015), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (001), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (057), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm – vendue
Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death (050), 2022
photogrammes, tirages chromogéniques sur film transparent
encadrement sous double verre et baguettes aluminium
pièce unique (+1EA) – 40 x 30 cm – vendue
Au sein d’un corpus de photogrammes (en couleurs et transparents) d’objets en tous genres, vient s’inviter, d’image en image, un étrange intrus ; l’entêtante et inévitable empreinte d’un smartphone déversant son contenu sur le papier photosensible par contact direct. Comme si cet objet venait parasiter jusqu’au geste de l’artiste, comme s’il ne pouvait plus y avoir d’œuvre sans sa présence…
Chaque œuvre de la série Blue Screen of Death est donc contaminée par le flux de l’écran comme l’est déjà de fait, chaque instant de la vie. Chaque œuvre doit donc « faire avec », composer avec cette nouvelle donnée, exactement comme nous devons, In Real Life, faire avec.
Les œuvres de la série Blue Screen of Death sont transparentes et présentées dans un encadrement entre deux verres. Le regard traverse donc ces images, ces fenêtres ouvertes sur le monde qu’elles sont censées représenter, avant de rencontrer un mur, derrière la vitre.
Baptiste Rabichon
Within a corpus of photograms (in color and transparent) of objects of all kinds, a strange intruder is invited, from image to image; the stubborn and inevitable imprint of a smartphone spilling its contents on the photosensitive paper by direct contact. As if this object came to parasitize the artist’s gesture, as if there could not be any work without its presence…
Each work of the series Blue Screen of Death is thus contaminated by the flow of the screen as is already in fact, each moment of life. Each work must therefore «deal with», compose with this new data, exactly as we must, in Real Life, deal with it.
The works in the Blue Screen of Death series are transparent and presented in a frame between two glasses. The gaze thus crosses these images, these open windows on the world they are supposed to represent, before meeting a wall, behind the glass.
Baptiste Rabichon
Références des œuvres :
Expositions
2024 – Le parti pris des choses, Centre régional de la photographie Hauts-de-France, Douchy-les-Mines, France
2023/2024 – Pièces, Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône, France
2023 – Verbatim, Galerie Binome, Paris
2022 – Contre-culture dans la photographie contemporaine, en collaboration avec les éditions Textuel, Galerie Binome, Paris
2022 – Le parti pris des choses, Centre Photographique Rouen Normandie
2022 – APPROCHE, Galerie Binome, Paris
Interview
2023 – Verbatim, par Anne-Frédérique Fer pour France Fine Art
Texte
2022 – Blue Screen of Death par Marguerite Pilven, commissaire et critique d’art membre AICA
Baptiste Rabichon & Fabrice Laroche, Boulogne le marais juin 1913, série Les intermittences du cœur, 2019
épreuve chromogène par contact d’après autochrome (circa 1910-17) des jardins d’Albert Kahn à Boulogne-Billancourt, collection de Jeanne
édition de 3 (+3EA) – 126 x 250,5 cm
Baptiste Rabichon & Fabrice Laroche, Boulogne la neige 1916, série Les intermittences du cœur, 2019
épreuve chromogène par contact d’après autochrome (circa 1910-17) des jardins d’Albert Kahn à Boulogne-Billancourt, collection de Jeanne
édition de 3 (+3EA) – 241 x 126 cm
Baptiste Rabichon & Fabrice Laroche, sans titre 3, série Les intermittences du cœur, 2019
épreuve chromogène par contact d’après autochrome (circa 1910-17) des jardins d’Albert Kahn à Boulogne-Billancourt, collection de Jeanne
édition de 3 (+3EA) – 200 x 126 cm
Baptiste Rabichon & Fabrice Laroche, Boulogne le jardin japonais 1911, série Les intermittences du cœur, 2019
épreuve chromogène par contact d’après autochrome (circa 1910-17) des jardins d’Albert Kahn à Boulogne-Billancourt, collection de Jeanne
édition de 3 (+3EA) – 126 x 188,5 cm
Baptiste Rabichon & Fabrice Laroche, Chrysanthème 1910, , série Les intermittences du cœur, 2019
épreuve chromogène par contact d’après autochrome (circa 1910-17) des jardins d’Albert Kahn à Boulogne-Billancourt, collection de Jeanne
édition de 3 (+3EA) – 126 x 184,5 cm
Baptiste Rabichon & Fabrice Laroche, Boulogne jardin à la française 1911, série Les intermittences du cœur, 2019
épreuve chromogène par contact d’après autochrome (circa 1910-17) des jardins d’Albert Kahn à Boulogne-Billancourt, collection de Jeanne
édition de 3 (+3EA) – 126 x 181,5 cm
Performance en laboratoire développée à quatre mains par Baptiste Rabichon et Fabrice Laroche, Les intermittences du coeur sont une série d’épreuves chromogènes tirées à partir d’autochromes originaux, par définition irreproductibles. Par delà le défi technique que représentent ces grands tirages analogiques couleur, le binôme joue sur la magie de la révélation à plus d’un titre, exaltant d’intimes rapports à l’image. Une folle aventure photographique, à l’instar de celles qui ont construit l’Histoire de la photographie depuis ses origines, entre invention et passion.
« Le projet de Laroche et Rabichon n’est pas seulement de l’ordre d’un défi ; il procède d’un véritable détournement de la nature canonique du photographique, tant le fait de créer un négatif à partir des autochromes est proprement contre-nature. C’est générer une stase, ajouter une étape à l’histoire d’un mode qui se voit soudainement augmenter, de façon quasi iconoclaste, par la fabrication d’un artefact. Un négatif potentiellement réutilisable – un « multiple », en quelque sorte. Si quelque chose de subversif est à l’œuvre dans cette manière dont les deux photographes ont abordé la réalisation de cette série, leur posture s’inscrit pleinement dans la tradition d’un Man Ray quand il invente les rayogrammes ou d’un Paolo Gioli, combinant pellicule Polaroïd, sténopé et report sur papier. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », proclamait en son temps Lavoisier. Le principe même de la création trouve dans cette formule toute sa justification et Les Intermittences du cœur en sont une nouvelle illustration. »
[extrait] – Les Intermittences du cœur, la photographie en question par Philippe Piguet, 2020
A laboratory performance developed by Baptiste Rabichon and Fabrice Laroche, Les intermittences du coeur is a series of chromogenic prints made from original autochromes, which are by definition irreproducible. Beyond the technical challenge represented by these large analog color prints, the duo play on the magic of revelation in more ways than one, exalting intimate relationships with the image. A wild photographic adventure, like those that have shaped the history of photography since its origins, between invention and passion
« Laroche and Rabichon’s project is more than just a challenge; it’s a veritable hijacking of the canonical nature of photography, since creating a negative from autochrome prints is truly unnatural. It is to generate a stasis, to add a stage to the history of a mode that is suddenly augmented, almost iconoclastically, by the fabrication of an artifact. A potentially reusable negative – a « multiple », as it were. If there is something subversive at work in the way the two photographers have approached the production of this series, their stance is fully in keeping with the tradition of a Man Ray, when he invented rayograms, or of a Paolo Gioli, combining Polaroid film, pinhole and paper transfer. « Nothing is lost, nothing is created, everything is transformed », proclaimed Lavoisier in his day. The very principle of creation finds its justification in this formula, and Les Intermittences du cœur is yet another illustration of this. »
[extract] – Les Intermittences du cœur, la photographie en question by Philippe Piguet, 2020
Références des œuvres :
Expositions
2022 – L’Écho des Lumière, PhotoSaintGermain, Hôtel de l’Industrie, Paris
2021 – Les intermittences du cœur, Galerie Binome, Paris
Baptiste Rabichon, Chirales (#001), 2014-2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
contrecollage sur Dibond, encadrement aluminium sous verre
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm – vendue
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#002), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#004), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#005), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#006), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm – vendue
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#007), 2014-2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#010 bis), 2014-2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm – vendue
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm – vendue
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#012), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#013 bis), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#016), 2014-2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm – vendue
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm – vendue
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#018), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#019), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm – vendue
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#021 bis), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm – vendue
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm – vendue
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#023), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmenaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm – vendue
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#025), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#026), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#027), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#028 bis), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm – vendue
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm – vendue
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#029), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm – vendue
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm – – vendue
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm – vendue
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm – vendue
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#030), 2014-2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm – vendue
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#032 bis), 2014-2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#032 ter), 2014-2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm – vendue
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#033), 2014-2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#035), 2014-2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#039), 2014-2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#040), 2014-2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#041), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – édition unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – édition unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – édition unique – 2x 59,4×42 cm – vendue
édition A4 – édition unique – 2x 29,7×21 cm – vendue
(+2EA)
Baptiste Rabichon, Chirales (#045), 2014- 2019
impression jet d’encre pigmentaire sur papier RC Satiné Lumière Bonjet
édition A0 – pièce unique – 2x 118,9×84,1 cm
édition A1 – pièce unique – 2x 84,1×59,4 cm
édition A2 – pièce unique – 2x 59,4×42 cm
édition A4 – pièce unique – 2x 29,7×21 cm
(+2EA)
« Dans le cadre des Chirales, Baptiste Rabichon emploie un dispositif relativement astucieux : deux scanners qui se font face sont appelés à se scanner mutuellement. Dans le déroulement de l’opération, un mince écart est maintenu entre les deux appareils, tandis que des motifs de peinture acrylique, préalablement apposés sur les surfaces, sont balayés par le passage de la lumière. Deux images apparaissent alors comme l’avers et le revers d’une même réalité. La notion de chiralité, à cette occasion, est davantage une allusion qu’une propriété attribuable aux deux images. S’il y a bien une réciprocité dans les physionomies, un trait de peinture pouvant être perçu à la fois de face et de dos, elles ne sont cependant ni symétriques ni superposables l’une à l’autre. Or, à défaut de trouver une appellation plus appropriée, le principe de chiralité est malgré tout ce qui traduit le mieux le dispositif mis en place. Aussi cette difficulté à nommer est-elle symptomatique du travail de Baptiste Rabichon, dans la mesure où ce qu’il entreprend semble ne pas avoir d’antécédent, de la même façon que ces images possèdent une complexité inhérente qui rend nécessaire la mise en évidence d’au moins deux particularités.
On remarque tout d’abord, d’un point de vue visuel, que ces images abondent vers un univers graphique qui n’est pas sans évoquer la peinture expressionniste, avec ses couleurs vives et ses gestes francs, sa spontanéité et son caractère élusif. Toutefois, en certains endroits, le rayon lumineux du scanner, mais aussi les doigts de l’artiste, sont visibles. Ils permettent de rappeler la nature résolument photographique du dispositif, ainsi que la possibilité pour l’observateur de situer une échelle de grandeur, notamment au regard des différents formats proposés. Une série de contradictions est donc mise en œuvre ; on perçoit en effet une opposition entre la peinture et la photographie, entre la singularité de la main et le fonctionnement mécanique de l’appareil, entre une visibilité quelque peu abstraite et une technique qui, en un sens, aspire à restituer le réel avec fidélité. Plus qu’une série de distinctions, peut-être serait-il plus juste d’affirmer des imbrications et des complémentarités entre des pôles réputés contraires. C’est ce qui permettrait d’identifier un travail de peinture qui prendrait appui sur des outils photographiques, tout comme il pourrait s’agir d’un travail de photographie qui aurait entrepris de méditer sur des techniques de capture lumineuse à partir de matériaux issus, eux, de la peinture.
En second lieu, on relève avec les Chirales la nécessité de penser l’image non tant comme un reflet de la réalité, mais comme une entité à part entière close sur elle-même, échappant du même coup à la nécessité d’avoir du sens. D’un côté en effet, le dispositif du scanner produit des images de façon automatique et autonome ; les enregistrements fonctionnent pour ainsi dire à l’« aveuglette », sans intention ni discernement, pourvu que la mécanique s’enclenche. Si cet aspect est valable pour tout type d’appareil de captation et de restitution visuelle opérant de façon automatisée, comme la photographie, la vidéo ou d’autres dispositifs numériques, dans le cas présent, en renvoyant aux possibilités techniques du scanner, de telles images affirment que le « médium est le message », car elles ne se soucient que très peu de la nature précise de ce qui est scanné. Aussi, d’un autre côté, en mettant face à face ces deux scanners, un peu comme des miroirs qui se reflèteraient à l’infini, le dispositif employé par Baptiste Rabichon finit par conforter cette absence d’ouverture sur l’extérieur. Les images pourraient alors se citer mutuellement, en une sorte de vertige, comme si elles avaient surgi du néant, ou comme si elles accédaient à des grandeurs infinies.
Aussi faut-il à nouveau insister sur les interventions manuelles de Baptiste Rabichon auprès des scanners. En y introduisant de la peinture, de la couleur et de la matière, mais surtout en choisissant un langage plastique comparable à l’art pictural abstrait, on peut, à propos des Chirales, percevoir une sorte de mise en abîme : l’absence technique de sens répond, en effet, à l’absence visuelle de sens. Toutes deux disent l’insondable, et toutes deux disent en même temps qu’il existe dans l’insondable même, quelques nuances. La chiralité, d’ailleurs, ne renvoie-t-elle pas à un dialogue entre le même et le différent ?
Voici alors un ultime rebondissement dans un travail qui ne manque pas de perspicacité. Il est vrai que les œuvres de Baptiste Rabichon sollicitent une observation des plus réfléchies, par leur capacité à ramifier leurs implications et leurs enjeux. Or, on en oublierait presque l’essentiel, à savoir, le plaisir d’observer les images telles qu’elles se présentent à notre regard, et la délectation qui se dessine dans l’esprit de l’inventeur lorsqu’il examine le fruit de ses expériences. En effet, en plus de constituer des exercices de pensée, les Chirales semblent avant toute chose motivées par une absolue curiosité pour des images qui n’existent pas encore, ainsi que par leur potentiel esthétique. Autrement dit, Baptiste Rabichon n’est pas seulement une sorte de touche-à-touche un peu bricoleur dont les questionnements affleurent à la métaphysique des images et de la perception, il est, prioritairement, un artiste. »
[texte] Julien Verhaeghe, « Double exposition », Galerie Binome, 2019
Within the framework of the Chirales, Baptiste Rabichon uses quite an ingenious installation: two scanners facing each other are meant to be scanning each other. During the operation, a narrow gap is kept between the two devices while patterns of acrylic paint, previously laid on the surfaces, are swept by the passage of light. Two images then appear as the obverse and reverse of one single reality. On this occasion, the notion of chirality is more an allusion than a property assignable to the two images. While there is reciprocity in the physiognomies, and while a brush of paint that can be perceived both from the front and the back, they are however neither symmetrical nor can they be stacked on top of each other. Yet, in the absence of a more appropriate designation, the principle of chirality is after all the best name for the device. This difficulty to name is therefore symptomatic of Baptiste Rabichon’s work, to the extent that what he undertakes seems to have no antecedent, in the same way that these images possess an inherent complexity that makes the highlighting of at least two particularities necessary.
Firstly, from a visual point of view, these images are noticeably full of a graphic universe that isn’t without evoking Expressionist painting, with its bright colours and marked gestures, its spontaneity and elusive characteristic. However, in some places, the bright ray of the scanner, but also the fingers of the artist, are visible. They are a reminder of the firmly photographic nature of the installation, as well as the possibility for the observer to identify a scale of size, especially in view of the various formats that are shown. Therefore, a series of contradictions is implemented; indeed, we perceive an opposition between painting and photography, between the singularity of a hand and the mechanical functioning of a machine, between a somewhat abstract visibility and a technique which, in a way, aspires to faithfully reproduce reality. More than a series of distinctions, it would probably be more accurate to say that they are interconnections and complementarities between poles that are reputedly contrary. This is what would allow the identification of a painting job that leant on photographic tools, just like it could be a photography job that had undertaken a meditation on techniques of light capture from materials derived from painting.
Secondly, the Chirales highlight the necessity to think about images not so much as a reflection of reality, but as a closed entity in its own right, while at the same time escaping the necessity to have meaning. On the one hand, the scanner installation does indeed produce images in an automatic and autonomous way; the recordings work “by feel” so to speak, with no intention or discerning, so long as the mechanism is set off. While this aspect is valid for any automated device of visual reception or restitution, such as photography, video or other digital devices, in the present case and by referring to the technical possibilities of scanners, such images maintain that “the medium is the message”, because they worry very little about the precise nature of what is being scanned. On the other hand, by putting these two scanners face to face, a bit like mirrors that would reflect each other infinitely, the installation used by Baptiste Rabichon ends up reinforcing this absence of an opening onto the outside world. The images could then quote each other, in a form of vertigo, as if they had appeared from nothingness, or as if they were reaching an infinite greatness.
Therefore, it is important to insist once again on Baptiste Rabichon’s manual interventions on the scanners. By inserting paint, colour and matter into them, but above all by choosing an artistic language comparable to abstract pictorial art, the Chirales can be perceived as a sort of mise en abyme: indeed, the technical absence of meaning responds to the visual absence of meaning. Both state what is unfathomable, and both also state that are a few nuances in what is unfathomable. In fact, does chirality not refer to a dialogue between what is similar and what is different?
Then it comes as an ultimate twist in a work that is not devoid of perceptiveness. Baptiste Rabichon’s works do require a high level of considered observation, through their capacity to multiply their implications and stakes. Although the main thing should not be forgotten, and that is the pleasure we get from observing the images as they present themselves to our gaze, and the delectation that takes shape in the inventor’s mind when they examine the fruit of their experiences. In fact, in addition to establishing exercises of thought, the Chirales seem to be, before anything else, motivated by an absolute curiosity for images that do not exist yet, as well as their aesthetic potential. In other words, Baptiste Rabichon isn’t just a sort of all-rounder DIY person whose questionings show in the metaphysics of images and perception. He is, above all else, an artist.
[text] Julien Verhaeghe, « Double exposition », Galerie Binome, 2019
Références des œuvres :
Expositions
2023 – Épreuves de la matière, BnF François Mitterand, Paris
2022 – APPROCHE, Galerie Binome, Le Molière, Paris
2019 – Abstract or not, Unseen, Galerie Binome [30], Westergasfabriek, Amsterdam
2019 – Double exposition, Galerie Binome, Paris
Publication
2023 – Épreuves de la matière, catalogue d’exposition, éditions BnF
Texte
2019 – Chirales, par Julien Verhaeghe
Baptiste Rabichon, #06, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #01, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #20, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 42 x 58 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #11, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 42 x 58 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #03, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm
Baptiste Rabichon, #13, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm
Baptiste Rabichon, #27, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #23, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm
Baptiste Rabichon, #07, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 42 x 58 cm
Baptiste Rabichon, #14, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 42 x 58 cm
Baptiste Rabichon, #09, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 42 x 5 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #15, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm
Baptiste Rabichon, #18, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm
Baptiste Rabichon, #25, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm
Baptiste Rabichon, #05, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 42 x 58 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #08, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 42 x 58 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #14, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 42 x 58 cm
Baptiste Rabichon, #04, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #02, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #26, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 42 x 58 cm
Baptiste Rabichon, #22, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 42 x 58 cm
Baptiste Rabichon, #20, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 42 x 58 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #10, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm
Baptiste Rabichon, #24, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #17, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 58 x 42 cm – vendue
Baptiste Rabichon, #28, série Orly, 2017
épreuve chromogène sur Kodak Duraclear, encadrement noir, double verre
pièce unique – 42 x 58 cm – vendue
[vue d’exposition]
Ne jamais en faire un substantif, Panorama 19, Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains, septembre 2017
« Contemporaine du développement des grandes métropoles mondiales, la photographie instantanée a entretenu des relations étroites avec la ville en documentant ses usages, en célébrant sa poésie. Avec sa série d’images intitulée Orly, l’artiste Baptiste Rabichon poursuit cette relation complice du medium photographique avec la ville. L’artiste détourne l’usage des scanners de l’aéroport d’Orly destinés à surveiller les contenus de nos bagages. Il crée des images dont la planéité, la vivacité des couleurs et des contours évoquent les codes de la signalétique ou de la publicité qui intéressèrent par le passé les artistes du pop art américain. Le contour marqué de la banette à objets contrôlés par le scanner peut évoquer un plateau repas de self-service ou de fast food, rituel alimentaire du citadin répondant à la densité de son emploi du temps et à l’accélération de ses déplacements. Devenus aériens sous les effets du rayon X, les objets dépourvus de gravité, d’où émanent parfois des effets de tremblé, semblent épouser ce rythme toujours plus effréné où se coulent les flux dématérialisés des outils connectés qui tissent nos rapports sociaux. L’artiste fait ici se rencontrer différentes facettes historiques de la photographie. Elle fut employée dès ses origines comme un outil de surveillance et de contrôle des circulations de personnes et de biens par les services d’état civils, de la police criminelle ou des transports. La photographie a également été utilisée pour la recherche scientifique, elle a pour la première fois permit de reproduire et de fixer ce que l’homme ne voit pas. La découverte des rayons X par Wilhelm Conrad Röntgen dans la dernière décennie du XIXe siècle a entraîné l’essor de la radiographie. Dans ces œuvres réalisées avec les scanners de l’aéroport d’Orly, la couleur des objets est liée à la densité des matériaux traversés par les rayons X. Du bleu pour les matériaux denses et potentiellement dangereux, à l’orange pour les matériaux organiques et inoffensifs. Usée à des fins poétiques par Baptiste Rabichon, cette machine de surveillance nous interroge sur notre vision, notre perception d’une part infinitésimale du spectre de la lumière. Les images obtenues par contact d’un objet sur une surface rappellent aussi les expérimentations plastiques qu’effectua Man Ray avec ses photogrammes. Ce trait d’union entre l’historique et le contemporain apparaît aussi dans la façon dont ces œuvres ont été élaborées. Baptiste Rabichon a ici mélangé des moyens d’expression d’époques différentes : l’analogique et le numérique, le photogramme et les rayons X. En s’intéressant aux propriétés physiques et sensorielles de la machine, il fait depuis cette technique un art, un objet élaboré par étapes plutôt qu’une simple surface d’enregistrement. Il fait ainsi se rencontrer des techniques anciennes et récentes pour composer des natures mortes d’un genre nouveau. »
[texte] Marguerite Pilven, critique d’art, membre de l’AICA
« À la croisée de la chambre noire et de l’écran d’ordinateur, de la chimie et du pixel, Baptiste Rabichon expérimente de nouvelles manières de produire des images. Les travaux qu’il présente à Panorama 19 hybrident analogique et numérique, actualisent les techniques primitives de la photographie sans appareil et détournent des technologies de pointe. Souvent composées de plusieurs couches correspondant à autant d’actions différentes et successives, les images de Baptiste Rabichon entendent rendre visible une réalité qui échappe à l’œil humain ou à l’optique photographique. C’est pourquoi il retire ou obture l’objectif de son appareil et réalise des photogrammes numériques reproductibles aux évocations cosmiques en soumettant la cellule photosensible au contact direct d’une bille, à des lasers ou à des rayons X. Ces derniers témoignent des travaux de Baptiste Rabichon autour d’un scanner d’aéroport dont il subvertit la finalité sécuritaire pour en découvrir le potentiel artistique et obtenir des natures mortes d’objets translucides et des photographies abstraites entre aléatoire et répétition. Dans leur diversité formelle, les recherches tous azimuts de Baptiste Rabichon semblent ainsi avoir pour dénominateur commun la formule énnoncée par Vilém Flusser dans Pour une philosophie de la photographie (1996) : « Être libre, c’est jouer contre les appareils. »
[texte] Étienne Hatt, à propos de l’exposition « Ne jamais en faire un substantif », Panorama 19, Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains, septembre 2017
« Contemporary with the development of the world’s great metropolises, instant photography has maintained a close relationship with the city, documenting its uses and celebrating its poetry. With his series of images entitled Orly, artist Baptiste Rabichon continues this complicit relationship between the photographic medium and the city, hijacking the use of scanners at Orly airport to monitor the contents of our luggage. He creates images whose flatness, vivid colors and contours evoke the codes of signage and advertising that interested American pop artists in the past. The marked contours of the scanner-controlled objects on the banquette may evoke a self-service or fast-food tray, a food ritual for city dwellers responding to the density of their schedules and the acceleration of their journeys. These gravity-free objects, which sometimes emanate trembling effects, become airborne under the effects of the X-ray, seeming to embrace the increasingly frantic rhythm of the dematerialized flows of connected tools that weave our social relationships.Here, the artist brings together different historical facets of photography. From its very beginnings, photography has been used as a tool for surveillance and control of the movement of people and goods, by the civil registry, the criminal police and the transport authorities; it has also been used for scientific research, making it possible for the first time to reproduce and fix what man cannot see. The discovery of X-rays by Wilhelm Conrad Röntgen in the last decade of the 19th century led to the development of radiography.in these works created using the scanners at Orly airport, the color of the objects is linked to the density of the materials through which the X-rays pass. From blue for dense, potentially dangerous materials, to orange for organic, harmless ones. Used for poetic purposes by Baptiste Rabichon, this surveillance machine questions our vision, our perception of an infinitesimal part of the light spectrum. The images obtained when an object comes into contact with a surface are also reminiscent of Man Ray’s plastic experiments with photograms. This link between the historical and the contemporary is also apparent in the way in which these works were created. Here, Baptiste Rabichon has combined means of expression from different eras: analog and digital, photograms and X-rays. By focusing on the physical and sensory properties of the machine, he turns this technique into an art form, an object developed in stages rather than a simple recording surface. In this way, he brings together old and new techniques to compose still lifes of a new kind. »
[text] Marguerite Pilven, art critic, member of AICA
« At the crossroads of darkroom and computer screen, chemistry and pixel, Baptiste Rabichon experiments with new ways of producing images. The works he presents at Panorama 19 hybridize analog and digital, updating the primitive techniques of camera-less photography and hijacking cutting-edge technologies. Often composed of several layers corresponding to as many different and successive actions, Baptiste Rabichon’s images aim to make visible a reality that eludes the human eye or photographic optics. This is why he removes or closes the lens of his camera and produces reproducible digital photograms with cosmic evocations by subjecting the photosensitive cell to direct contact with a ball, lasers or X-rays. The latter testify to Baptiste Rabichon’s work with an airport scanner, whose security purpose he subverts to discover its artistic potential, producing still lifes of translucent objects and abstract photographs between randomness and repetition. In all their formal diversity, Baptiste Rabichon’s wide-ranging research seems to share the common denominator of the formula enunciated by Vilém Flusser in Pour une philosophie de la photographie (1996): « To be free is to play against the apparatus. »
[text] Étienne Hatt, on the exhibition « Ne jamais en faire un substantif », Panorama 19, Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains, September 2017
Références des œuvres :
Expositions
2017 – Surfaces sans cible, Galerie 22 Visconti, Paris
2017 – Ne jamais en faire un substantif , Panorama 19, Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains