
Marie Clerel, Riviera #13/20, 2019-2020, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 40 x 30 cm
papier argentique non révélé, partiellement fixé – vendu

Marie Clerel, Riviera #14/20, 2019-2020, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 40 x 30 cm
papier argentique non révélé, partiellement fixé

Marie Clerel, Riviera #02/20, 2019-2020, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 40 x 30 cm
papier argentique non révélé, partiellement fixé

Marie Clerel, série Riviera, papier argentique partiellement révélé,
évolution 2019-20, courtesy Galerie Binome

Marie Clerel, Riviera #09/20, 2019-2020, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 40 x 30 cm
papier argentique non révélé, partiellement fixé – vendu

Marie Clerel, Riviera #01/20, 2019-2020, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 40 x 30 cm
papier argentique non révélé, partiellement fixé

Marie Clerel, Riviera #04/20, 2019-2020, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 40 x 30 cm
papier argentique non révélé, partiellement fixé – vendu

Marie Clerel, Riviera #06/20, 2019-2020, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 40 x 30 cm
papier argentique non révélé, partiellement fixé

Marie Clerel, Riviera #02/20, 2019-2020, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 40 x 30 cm
papier argentique non révélé, partiellement fixé
« L’histoire des représentations photographiques ne peut être dissociée de l’histoire correspondante des contaminations, des perturbations et des désintégrations.»* l’exemple le plus connu étant probablement la Vue du boulevard du Temple (1839) de Daguerre aujourd’hui métamorphosée en une constellation de tâches apparues avec le temps, si bien qu’on ne distingue plus rien de l’image originelle. On entend souvent de la photographie qu’elle est une image fixe – en opposition à l’image cinématographique, qui elle, est en mouvement. Mais qui n’a jamais été témoin du pâlissement de certaines photos soumises à un trop plein de soleil ? Relativement à d’autres médiums, la photographie est encore trop jeune dans son histoire pour que qui que ce soit puisse affirmer sa pérennité, sa fixité. La preuve en est, le rythme effréné des numérisations des divers fonds d’archives photographiques est en soi un aveu de sa fragilité, de son instabilité.
Pour Riviera, je retourne cette idée d’image fixe, je déconstruis ce qui m’a été appris lors de mes études et j’accélère d’une certaine manière la métamorphose du tirage photographique. Je travaille main dans la main avec les accidents, le temps et la lumière, tous trois agissant lentement -mais sûrement- à la surface du papier sensible. Plutôt que de combattre les aléas liés aux accidents de laboratoire et de conservation, je m’en sers comme base de recherche. Alors je sors en plein jour les papiers photosensibles de leur emballage hermétique à la lumière, ils prennent rapidement une teinte bleutée – en termes techniques on dit d’eux qu’ils sont voilés et donc impropres au tirage classique noir et blanc. Ensuite, à l’image des vagues venant mourir sur le rivage, je fais aller et venir la chimie à la surface du papier partiellement immergé. Il enregistre le passage de chaque vague.
Épargnée de la chimie, la partie haute du papier n’est pas fixée, elle s’assombrit lentement suivant la luminosité ambiante du lieu d’exposition jusqu’à saturation de lumière. D’un bleu vif à un pourpre sombre et gris, ces images sont mouvantes, presque vivantes, dépendantes de l’ensoleillement, de l’exposition, du temps. Elles murissent lentement sous les yeux des regardeur.euse.s. Le ciel s’assombrit par excès de lumière.
Marie Clerel, octobre 2020
*Peter Geimer, Images par accident, p.53 – Les presses du Réel, 2018
Exposition Galeristes 2020
Exposition … et le Soleil l’attend 2019
Collection Evelyne et Jacques Deret
Collection Philippe Castillo

Marie Clerel, 21:05 – 06:45, 15 août 2019 (pleine Lune) #2, série Lunaisons, 2019, courtesy Galerie Binome,
pièce unique, quadriptyque 4x 40 x 30 cm
papiers argentiques non révélés exposés à la lumière de la pleine Lune

Marie Clerel, 17:58 – 08:47, 21 janvier 2019 (super Lune), série Lunaisons, 2019, courtesy Galerie Binome
pièce unique, quadriptyque 4x 40 x 30 cm – vendu
papiers argentiques non révélés exposés à la lumière de la pleine Lune, encadrement aluminium, verre antireflet
La Lune est parfois visible dans le ciel bleu, avant le coucher du Soleil. À l’inverse de la chanson, le Soleil et la Lune se rencontrent bel et bien, de loin certes mais les deux astres peuvent s’observer un certain temps, parfois même ils se croisent et c’est l’éclipse.
Le 15 Août 2019 à Paris, la pleine lune s’est levée à 21:29 pour se coucher à 6:16 le lendemain.
Cette nuit-là, en composant des photogrammes à chacune des fenêtres de mon appartement, j’ai voulu enregistrer ses lumières et créer un dialogue avec l’astre et ce qu’évoque une nuit de pleine lune. Une fois exposés à la lumière directe et indirecte des lumières artificielles de la ville et de celles du satellite – qui n’est visible que parce qu’il reflète la lumière d’un soleil caché – , j’ai fixé les tirages sans les révéler. Techniquement, ces images sont seulement fixées, figées dans leur état de latence.
Les expositions sont longues de plusieurs heures, la lumière faible ralentit le travail des sels d’argent. Au même titre qu’August Strindberg et ses Celestographs, je ne cherche pas à reproduire exactement les différentes phases de la lune, je l’évoque mais je laisse aussi agir le hasard des chimies, des formes et de leurs ombres qui viennent cacher certaines parties du papier exposé ; elles suggèrent la Lune et contiennent en chacune d’elles les lumières de cette nuit.
Marie Clerel, octobre 2020
Expositions
Galeristes 2020
… et le Soleil l’attend 2019
Collection Philippe Castillo

Marie Clerel, février 2019, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique (+1EA) – 80 x 70 cm
28 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, mars 2019, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique (+1EA) – 80 x 70 cm
31 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, avril 2019, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique (+1EA) – 80 x 70 cm – épuisée
30 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, mai 2019, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique (+1EA) – 80 x 70 cm
31 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, juin 2019, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique (+1EA) – 80 x 70 cm
30 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, juillet 2019, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique (+1EA) – 80 x 70 cm
31 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, août 2019, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique (+1EA) – 80 x 70 cm – épuisée
31 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, octobre 2019, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique (+1EA) – 80 x 70 cm
28 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

vue de l’exposition « Rendez-vous », Marie Clerel, Salon APPROCHE, Le Molière, Paris, novembre 2018, courtesy Galerie Binome
©image Grégory Copitet

Marie Clerel, décembre 2017, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique (+1EA) – 80,5×70,5 cm – épuisée
31 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, janvier 2018, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique dans une édition de 2 (+1EA) – 80 x 70 cm – épuisé
31 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, février 2018, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique dans une édition de 2 (+1EA) – 80 x 70 cm
28 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, mars 2018, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique dans une édition de 2 (+1EA) – 80 x 70 cm – épuisé
31 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, avril 2018, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique dans une édition de 2 (+1EA) – 80 x 70 cm
30 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, mai 2018, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique dans une édition de 2 (+1EA) – 80 x 70 cm
31 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, juin 2018, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique dans une édition de 2 (+1EA) – 80 x 70 cm – épuisé
30 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, juillet 2018, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique dans une édition de 2 (+1EA) – 80 x 70 cm
31 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, août 2018, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique dans une édition de 2 (+1EA) – 80 x 70 cm
31 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, septembre 2018, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique dans une édition de 2 (+1EA) – 80 x 70 cm
30 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

Marie Clerel, octobre 2018, série Midi (2017-19), courtesy Galerie Binome
pièce unique dans une édition de 2 (+1EA) – 80,5 x 70,5 cm
31 épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
passe-partout, encadrement aluminium et bois plaqué, verre antireflet

vue de l’exposition « Rendez-vous », Marie Clerel, Salon APPROCHE, Le Molière, Paris, novembre 2018, courtesy Galerie Binome
©image Grégory Copitet
Depuis le 1er septembre 2017, chaque jour à midi, Marie Clerel prend rendez-vous avec le Soleil pour exposer un même temps donné, une feuille de papier photo-sensibilisée aux UV grâce à la chimie du cyanotype, rendant une image plus ou moins bleue suivant l’ensoleillement au moment de l’exposition. Par beau temps, lorsque le ciel est sans nuage, la chimie répond par une épreuve d’un bleu profond. Par temps maussade, elle reste insensible ou si peu que c’est un bleu pâle qui apparaît.
Dans ces gestes quotidiens, chaque micro-variation du support – aspérité du papier, badigeonnage manuel – entre en résonance avec une météorologie, elle aussi changeante. Par analogie avec les cieux, on croit voir apparaître dans ces calendriers déclinant des camaïeux de bleus, couverture nuageuse, brumes, trainées d’avion ou encore nuit éclairée. Derrière un protocole de travail très normé, Marie Clerel s’affranchit de la rigueur conceptuelle et vient flirter avec les aléas de la météo et des saisons.
Expositions
Chants du ciel, Les Rencontres d’Arles 2022, commissariat Kathrin Schönegg
Art Rotterdam 2022
Songs of the sky, C/O Berlin, 2021-22, commissariat Kathrin Schönegg
Galeriste 2020
Curiosa, Paris Photo 2019, commissariat Osei Bonsu
Abstract or not ?, Unseen 2019
… Et le Soleil l’attend, Galerie Binome 2019
Approche 2018, commissariat Elsa Janssen
Unseen Amsterdam 2018
Cameraless, Art Paris 2018
Collections Ruth & Jim Grover (UK), Schlyper-Karssenberg (NL)

Marie Clerel, Penmarch, 24/08/20 10h10, série sans titre (ciels), 2020
épreuve unique – 180×130 cm
épreuve cyanotype sans contact sur coton blanc
châssis bois, caisse américaine bois blanc

Marie Clerel, Penmarch, 23/08/20 11h00, série sans titre (ciels), 2020
épreuve unique – 180 x 130 cm – épuisée
épreuve cyanotype sans contact sur coton blanc
châssis bois, caisse américaine bois blanc

Vue de l’exposition « … et le Soleil l’attend », mars-mai 2019, Galerie Binome
Marie Clerel, Naples, 14/02/19, 14h00, série sans titre (ciels), 2016-19, courtesy Galerie Binome

Marie Clerel, Naples 14/02/19 14h00, série sans titre (ciels), 2019, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 191 x 136 cm – épuisé
épreuve cyanotype sans contact sur coton
châssis bois, caisse américaine en bois blanc

Vue de l’exposition « … et le Soleil l’attend », mars-mai 2019, Galerie Binome
Marie Clerel, Atrani, 12/02/19, 15h30, série sans titre (ciels), 2016-19, courtesy Galerie Binome
épuisé

Marie Clerel, Atrani, 12/02/19 15h30, série sans titre (ciels), 2019, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 136 x 191 cm – épuisé
épreuve cyanotype sans contact sur coton
châssis bois, caisse américaine en bois blanc

Marie Clerel, Sérignan, 26/09/18 17h00, série sans titre (ciels), 2018, courtesy Galerie Binome
épreuve unique – 185×130 cm – épuisée
épreuve cyanotype sans contact sur coton
châssis bois, caisse américaine en bois blanc

vue de l’exposition « Rendez-vous », Marie Clerel, Salon APPROCHE, Le Molière, Paris, novembre 2018, courtesy Galerie Binome
©image Grégory Copitet

Marie Clerel, Sérignan 29/09/18 16h30, série sans titre (ciels), 2018, courtesy Galerie Binome
épreuve unique – 185×130 cm – épuisée
épreuve cyanotype sans contact sur coton
châssis bois, caisse américaine en bois blanc

vue du stand « Cameraless », UNSEEN photo fair, Galerie Binome, septembre 2018 – avec le soutien aux galeries / participation à une foire à l’étranger du CNAP – Centre national des arts plastiques.
gauche : Marie Clerel, Pontbriand, 26/08/18 18h00, série sans titre (ciels), 2018, courtesy Galerie Binome
droite : série Dog ears, 2018, courtesy Galerie Binome

Marie Clerel, Pontbriand, 26/08/18 18h00, série sans titre (ciels), 2018, courtesy Galerie Binome
épreuve unique – 185×130 cm – épuisée
épreuve cyanotype sans contact sur coton
châssis bois, caisse américaine en bois blanc

Marie Clerel, 27/10/17 15h00, série sans titre (ciels), 2017, courtesy Galerie Binome
épreuve unique – 185×130 cm – épuisée
épreuve cyanotype sans contact sur coton
châssis bois, caisse américaine en bois blanc

Marie Clerel, La Bourboule, 20/09 16h30., série sans titre (ciels), 2016, courtesy Galerie Binome
épreuve unique – 185×130 cm – épuisée
épreuve cyanotype sans contact sur coton, châssis bois

Marie Clerel, Lille, 10/09/16 10h30, série sans titre (ciels), 2016, courtesy Galerie Binome
épreuve unique – 130×185 cm
épreuve cyanotype sans contact sur coton, châssis bois

Marie Clerel, Lille, 10/09/16 10h30, série sans titre (ciels), 2016, courtesy Galerie Binome
épreuve unique – 130×185 cm
cyanotype sans contact sur coton froissé puis repassé et tendu sur châssis
Avec les sans titre (Ciels), autre série d’épreuves au cyanotype développée depuis 2016, Marie Clerel élabore un protocole, si ce n’est un rituel de rencontre avec le Soleil lors de ses voyages. De grands draps de coton, qu’elle a préalablement trempés dans un bain de chimie avant le départ, sont ballotés dans ses bagages avant d’être exposés en plein ciel : un endroit et un horaire dont la pièce unique tire son titre.
La lumière du Soleil révèle ici l’empreinte des plis enregistrés dans l’étoffe, jusqu’à des micro plis parfois invisibles dans le blanc du tissu qui apparaissent par contraste. La tension ultérieure sur châssis ramène à la planéité de la photographie. Illusion d’optique, seule la mémoire du relief de la toile tourmentée demeure : « Dans la toile finale – pourtant totalement plane – on retrouve ces faux plis qu’a tracés la lumière, comme un rappel de la nature de la photographie, qui fait surgir des fantômes, et fait croire à ce qui n’est plus. » Claire Guillot, “Quand les artistes font des plis”, Le Monde – La Matinale, 10/02/17
Expositions
Art Rotterdam 2022
Galeriste 2020
… et le Soleil l’attend, Galerie Binome 2019
Approche 2018, commissariat Elsa Janssen
Art Paris 2018

Marie Clerel, page 34 « (…) de l’œil qui cherche à toucher. », série Dogears, 2018, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 20,5×14 cm
cyanotype sur papier Canson, double verre antireflet, soudure aluminium

Marie Clerel, page 83 « L’incident, maintenant, va faire pli, comme le pois sous les vingt matelas (…). », série Dogears, 2018, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 20,5×14 cm
cyanotype sur papier Canson, double verre antireflet, soudure aluminium – vendu

Marie Clerel, page 88 « Brigitte Lahaie, m’avait tellement hantée (…) », série Dogears, 2018, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 20,5×14 cm
cyanotype sur papier Canson, double verre antireflet, soudure aluminium – vendu

Marie Clerel, page 123 « Heureusement mes pensées prirent un tour nouveau. », série Dogears, 2018, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 20,5×14 cm
cyanotype sur papier Canson, double verre antireflet, soudure aluminium

Marie Clerel, page 213 « Il accepte de retrouver le corps enfant. », série Dogears, 2018, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 20,5×14 cm – épuisée
cyanotype sur papier Canson, double verre antireflet, soudure aluminium

Marie Clerel, page 714 « Plus près de trente, je dirais. », série Dogears, 2018, courtesy Galerie Binome
pièce unique – 20,5×14 cm – épuisée
cyanotype sur papier Canson, double verre antireflet, soudure aluminium
Je m’endors sur le livre, je corne, on m’appelle, je corne, je m’ennuie, je corne. En haut, je corne la page que je viens de terminer ou sur laquelle j’ai été interrompue, en bas, je corne celle dont je veux me souvenir. Corner une page c’est faire un plis dans le temps de lecture. C’est dans l’objet livre, marquer une pause réelle et imagée. Chaque titre correspond au numéro de page et aux dernier mots lus, avant de passer à autre chose et que le regard se pose ailleurs.
Empreintes en négatif de ces pages cornées, les photogrammes en cyanotype de la série Dogears marquent des interstices, entre le temps du roman et celui de la réalité. En plein et en creux, dans les infimes variations de couleur, se construisent des espaces de transition, formes abstraites des replis de l’œil et de la pensée.
Collection Julien Mignot
Collection Philippe Castillo

Marie Clerel, #11, série sans titre (plis), 2014-17
épreuve unique – 29×20 cm
cyanotype sur papier Hahnemühle

Marie Clerel, #15, série sans titre (plis), 2014-17
épreuve unique – 29×20 cm
cyanotype sur papier Hahnemühle

Marie Clerel, #19, série sans titre (plis), 2014-17
épreuve unique – 29×20 cm
cyanotype sur papier Hahnemühle

Marie Clerel, #23, série sans titre (plis), 2014-17
épreuve unique – 29×20 cm
cyanotype sur papier Hahnemühle

Marie Clerel, #27, série sans titre (plis), 2014-17
épreuve unique – 29×20 cm
cyanotype sur papier Hahnemühle

Marie Clerel, #37, série sans titre (plis), 2014-17
épreuve unique – 29×20 cm
cyanotype sur papier Hahnemühle
D’abord il y a la récolte, habituellement avant une lessive ou pendant la traque d’un objet perdu. Là, tout est vidé au sol ; rangés à la hâte après un passage en caisse, les morceaux de papiers quasi oubliés ont pris de nouvelles formes, tantôt géométriques tantôt plus organiques, toutes uniques. Elles sont le résultat du hasard, de mes gestes, de mes déplacements, du temps passé sans voir la lumière du jour, au fond des poches.
À la manière d’une botaniste, je me sers du cyanotype pour archiver ce que dessinent ces papiers froissés, cornés, déchirés. Chaque planche étant insolée dix minutes, les nuances de bleu rendent compte du temps – d’un ciel clair ou voilé. Les transparences du papier ne s’imprimant qu’en cas de grand soleil, la plupart des tirages n’offrent à voir que des formes d’apparence abstraites, en résulte un répertoire de formes aléatoires, une sorte d’herbier du quotidien et de l’ordinaire au nombre de planches potentiellement interminable.

Marie Clerel, série sans titre (10 min), 2015
épreuve unique – 180×90 cm
cyanotype sur store polyester
Dans l’atelier, trois stores sont enduits de cyanotype puis insolés chacun leur tour à trois moments différents de la journée (matin, midi et soir). Les temps d’exposition sont les mêmes pour chaque store, les tons de bleu diffèrent selon l’intensité de la lumière naturelle présente au moment de l’insolation.
Le store, pensé pour filtrer la lumière devient une surface photosensible, il capte et rend compte de dix minutes d’ensoleillement.
C’est une photographie primaire : capter la lumière du soleil, sans volonté de figuration; pour voir ce qu’elle dessine au long de la journée. Une séquence de trois images apparemment abstraites, issues de situations concrètes.

Marie Clerel, sans titre (tapis), 2015
pièce unique – dimensions variables
5 photographies argentiques
installation in situ
Cinq photographies de tapis sont placées en tas dans l’interstice entre le mur et le sol de la galerie. À nos pieds, elles sont fragilisées, soumises au risque d’être écrasées par inadvertance.
Par la brèche, elles passent d’un espace à l’autre, soulignent le passage d’un lieu où notre regard est mis à contribution à un lieu clos, privé, aveugle.
À la fois montrées et cachées elles agissent comme un pont entre visible et invisible, public et privé. Elles pointent une zone de porosité de l’espace, une faille parmi d’autres, ordinaire et discrète.
Parmi ces anciennes images qui ne laissent pas de place au souvenir ou à l’affect, on distingue une paire de mains qui tiennent un des tapis en place, qui semblent le tirer, il faut se baisser près de l’angle imparfait formé par le
sol et le mur pour remarquer ces mains, remarquer l’interstice.