
Laurence Aëgerter, Le Miroir aveugle, 2023
impression pigmentaire d’archive sur papier Fine Art Baryta
contrecollage sur Dibond, châssis aluminium
rideau en taffetas de soie, tringle en laiton
édition de 6 (+2EA) – installation 117 x 122 cm – photographie 82,5 x 65 cm

Laurence Aëgerter, Le Miroir aveugle, 2023
impression pigmentaire d’archive sur papier Fine Art Baryta
contrecollage sur Dibond, châssis aluminium
rideau en taffetas de soie, tringle en laiton
édition de 6 (+2EA) – installation 117 x 122 cm – photographie 82,5 x 65 cm

Laurence Aëgerter, Heya, série Point de fuite, 2022
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine pivotant à 360°, 4 positions selon 4 angles de vue à 90°
édition de 6 (+1EA) – 40 x 40 cm
édition de 3 (+1EA) – 80 x 80 cm

Laurence Aëgerter, Chashitsu, série Point de fuite, 2022
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine pivotant à 360°, 4 positions selon 4 angles de vue à 90°
édition de 6 (+1EA) – 40 x 40 cm
édition de 3 (+1EA) – 80 x 80 cm

Laurence Aëgerter, Roka, série Point de fuite, 2022
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine pivotant à 360°, 4 positions selon 4 angles de vue à 90°
édition de 6 (+1EA) – 35 x 56 cm
éditions de 3 (+1EA) – 100 x 160 cm

Laurence Aëgerter, Shoji, série Point de fuite, 2022
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine pivotant à 360°, 4 positions selon 4 angles de vue à 90°
édition de 6 (+1EA) – 56 x 80 cm
éditions de 3 (+1EA) – 100 x 145 cm
Point de fuite, a pour point de départ une double page au centre de L’Empire des signes de Roland Barthes sur laquelle se déploie la photographie d’un corridor du château de Nijo à Kyoto. L’image est accompagnée d’une inscription manuscrite – reprise en substance dans la dernière phrase du livre – : « Renversez l’image : rien de plus, rien d’autre, rien ». Prenant au pied de la lettre l’injonction de l’auteur, Aëgerter a entrepris d’examiner ce qui advenait à l’image – ainsi qu’à trois autres, trouvées dans des ouvrages sur l’architecture japonaise – et à notre lecture de cette image, lors de son renversement. Celui-ci se fait au moyen d’un système de fixation au mur aussi sophistiqué que discret, permettant au cadre de pivoter sur lui-même en quatre mouvements, comme en un tour de cadran.
L’expérience cognitive et esthétique proposée par Aëgerter rejoint une expérience que nous avons tous vécue au moins une fois sur notre canapé : la tête en arrière, nous découvrons notre environnement familier soudain bouleversé. […]. Le même sentiment de décollement du sens advient dans Point de fuite, renforcé par le noir et blanc et la simplicité des éléments de décor japonais, espaces ascétiques et sans ornements : la verticalité, principe physique de notre présence au monde mais aussi de notre culture esthétique, est mise à mal. À chaque nouveau positionnement, l’image nécessite de la part du spectateur un temps d’adaptation pour être déchiffrée. Dans ce court délai, ce retard à l’allumage de notre cerveau, l’image perd sa fonction indexicale, elle se met à flotter.
[…] La beauté du geste d’Aëgerter réside pourtant dans sa simplicité : par une seule intervention, elle parvient à altérer notre regard et à
lui faire traverser l’image pour en atteindre une autre dimension. L’image en est comme allégée, débarrassée de sa responsabilité de représentation. Mais paradoxalement, cette légèreté gagnée est aussi une essentialisation : n’ayant plus de compte à rendre au réel, l’image existe pour elle-même, elle devient un objet en soi, avec ses qualités graphiques et physiques intrinsèques.
Cette expérience de la « césure dans la perception », l’artiste confie la ressentir « parfois comme un soulagement ». Les diverses interventions opérées par Aëgerter permettent en effet de rompre avec nos habitudes de regardeur et libèrent un nouveau rapport à l’œuvre.
Sonia Voss, autrice et commissaire d’exposition indépendante [extrait] La bascule du regard dans le cadre de l’exposition Éloge du double, Galerie Binome, Paris, 2022

Laurence Aëgerter, Soleils couchants sur Seine à Lavacourt, 2020
vue d’exposition Ici mieux qu’en face, Petit Palais, 2020-21
tapisserie tissée en Jacquard, fils mixtes dont mohair et Lurex
réalisée au Textiel Lab, musée du textile, Tilbourg (Pays-Bas)
édition de 8 (+2EA) – 260×165 cm

Laurence Aëgerter, Soleils couchants sur la Seine à Lavacourt
vue d’exposition Ici mieux qu’en face, Petit Palais, 2020-21 et portrait de l’artiste

Laurence Aëgerter, détail Soleils couchants sur la Seine à Lavacourt

Laurence Aëgerter, détail Soleils couchants sur la Seine à Lavacourt

Laurence Aëgerter, détail Soleils couchants sur la Seine à Lavacourt
Réalisée à l’occasion de son exposition personnelle au musée du Petit Palais, à Paris, la tapisserie en Jacquard Soleils couchants sur la Seine à Lavancourt s’inspire du tableau de Claude Monet, Soleil couchant sur la Seine à Lavacourt, peint en 1880 et conservé dans les collections du musée. Ce tableau poursuit la recherche menée par Laurence Aëgerter autour des cathédrales, thème cher à Monet, et renvoie à son obsession pour la lumière. Cette peinture d’un reflet du soleil sur l’eau; serein, banal et à la fois spectaculaire, engage Laurence Aëgerter à répondre en miroir, jouant sur l’asymétrie du motif et notre perception par des effets de texture et de brillance. Dans cette interprétation, le Soleil se répète cinq fois dans l’air, tel un ricochet offrant une extension au paysage existant, dans une forme d’extase utopique.
Références de l’œuvre :
Ici mieux qu’en face – exposition personnelle
Musée du Petit Palais, Paris – 06/10/20 – 09/05/21
Ici mieux qu’en face – édition
monographie sous la direction de Fannie Escoulen, éditions Actes Sud
Art Rotterdam 2021
Art Paris 2021

Laurence Aëgerter, PDUT927-1811261337 (Van Ruysdael), série Compositions catalytiques, 2019
courtesy Galerie Binome
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 41 x 46 cm – épuisé

Laurence Aëgerter, R. 32-2106181645 (Ruisdael, View of Haarlem), série Compositions catalytiques, 2021
courtesy Galerie Binome
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 62,2 x 55,2 cm – épuisé

39.794-2106181658 (Van Ruisdael, View of Alkmaar),
série Compositions catalytiques, 2021
courtesy Galerie Binome
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 44 x 43 cm – épuisé

Laurence Aëgerter, 416-2106181714 (Ruisdael, View of the ruins of Huis ter Kleef and Haarlem), série Compositions catalytiques, 2021
courtesy Galerie Binome
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 40 x 40 cm

Laurence Aëgerter, 10818-2106281625 (Ruisdael, View of Ootmarsum), série Compositions catalytiques, 2021
courtesy Galerie Binome
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 59,1 x 73,2 cm

Laurence Aëgerter, 2106181713 (Ruisdael, Dunes near Bloemendaal) , série Compositions catalytiques, 2021
courtesy Galerie Binome
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 52,1 x 66 cm

Laurence Aëgerter, 2108251550 (Ruisdael, Panorama of Amsterdam), série Compositions catalytiques, 2021
courtesy Galerie Binome
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 41,5 x 40,7 cm

Laurence Aëgerter, 144.0.623-2110131128 (Ruisdael, Grainfields Flanking a Road), série Compositions catalytiques, 2021
courtesy Galerie Binome
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 100 x 130,2 cm

Laurence Aëgerter, 155-2209081055 (Ruisdael, View of Haarlem with Bleaching Grounds), série Compositions catalytiques, 2022, courtesy Galerie Binome
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 55,5 x 62 cm

Compositions catalytiques, Vue de stand Galerie Binome (A8), Art Paris 2022
© Sarkis Torossian
Au Musée du Petit Palais, dans le cadre de son exposition personnelle Ici mieux qu’en face (2020-2021) Laurence Aëgerter a poursuivi son dialogue avec l’histoire de l’art. L’artiste, qui partage sa vie entre la France et les Pays-Bas depuis plus de 25 ans, a d’abord détourné le petit tableau du peintre néerlandais van Ruisdael exposé dans les collections du Petit Palais. Elle poursuit depuis cette exploration des paysages de van Ruysdael à partir du catalogue raisonné des œuvres de ce dernier. Le miroir de son atelier, que Laurence Aëgerter place à l’horizon, reflète les ciels hollandais dans de vastes étendues d’eau, dans lesquelles se projettent des clochers d’église ou quelques rares constructions. Le thème du double et de l’illusion, cher à l’artiste, se retrouve dans ces œuvres.
Références des œuvres :
Ici mieux qu’en face – exposition personnelle
Musée du Petit Palais, Paris – 06/10/20 – 09/05/21
Ici mieux qu’en face – édition
monographie sous la direction de Fannie Escoulen, éditions Actes Sud
Laurence Aëgerter – exposition personnelle
Eurojust, La Haye (NL) – 12/21 – 06/22
Art Paris 2022
Éloge du double – exposition personnelle
Galerie Binome – 07/10 – 26/11/2022
Collection Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas
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Laurence Aëgerter, Bain de midi (coraux), Longo Maï, 2013
tapisserie tissée en Jacquard, fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm

Laurence Aëgerter, Bain de midi (coraux), Longo Maï, 2013, vue de nuit
tapisserie tissée en Jacquard, fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm

Laurence Aëgerter, Bain de midi (planche), Longo Maï, 2013
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm

Laurence Aëgerter, Bain de midi (planche), Longo Maï, 2013, vue de nuit
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm

Laurence Aëgerter, Bain de minuit (coraux), Longo Maï, 2013
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm

Laurence Aëgerter, Bain de minuit (coraux), Longo Maï, 2013, vue de nuit
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm

Laurence Aëgerter, Bain de minuit (pieuvre), Longo Maï, 2013
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm

Laurence Aëgerter, Bain de minuit (pieuvre), Longo Maï, 2013, vue de nuit
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm

Vue d’exposition des Bains de midi (coraux et planche) de la série Longo Maï Château Borély, Collection du Musée des arts décoratifs, de la faïence et de la mode à Marseille
image : Gabrielle Voinot
Les œuvres photographiques de Laurence Aëgerter se conjuguent dans l’appropriation, la traduction et le déplacement poétique, interrogeant le pouvoir signifiant des images. Depuis plusieurs années, elle explore des fonds d’archives privées ou historiques qu’elle traduit notamment en langage tissé, opérant une rencontre surprenante entre photographie et tapisserie*. Commande pour un des grands salons du Château Borély, Musée des arts décoratifs, de la faïence et de la mode à Marseille en 2013, Longo Maï, est un ensemble de quatre tapisseries réactives à la lumière…
La série Longo Maï prend racine depuis le Web, à partir d’une dizaine d’images numériques collectées par l’artiste. Des photographies anonymes de faible résolution que Laurence Aëgerter, maniant l’art du déplacement, métamorphose en somptueuses tapisseries Jacquard. L’ensemble représente en quatre tableaux des scènes de baignade, des corps de différents âges de la vie observés en contre-plongée depuis les fonds marins. Ces bains de mer – Bains de Midi et Bains de Minuit – s’animent comme une séquence sur le support de la tapisserie. La réverbération de la lumière sur les fils de Lurex modifie la perception de l’œuvre avec le mouvement du spectateur et la variation des éclairages. À l’inverse, les fils phosphorescents utilisés pour le tissage des corps des nageurs s’illuminent dans l’obscurité. Comme irradiés, fantomatiques, les corps lévitent alors sur un fond abyssal. En tapisserie contemporaine, ces fibres modernes sont appelées fils intelligents. Ce nouveau rapport à lumière permet un dialogue avec la photographie qui, dans ses aspirations actuelles à la matérialité, trouve dans ce savoir-faire traditionnel un support complice. Un développement fusionnel propre à ralentir le flux incessant des images et rendre l’instant solennel.
Le titre Longo Maï est une expression d’Occitanie, région d’origine de l’artiste qui a grandi à Marseille. Cette locution provençale, littéralement “ longtemps encore ”, est employée au moment de trinquer à la vie pour dire “ que ton bonheur soit éternel ”. Laurence Aëgerter conjure à son tour ce fragile équilibre des choses en transformant de simples clichés de vacances perdus dans les fonds du Web en monument du plaisir de l’instant. Ainsi, même raviné par la compression et le flux numérique, le souvenir résiste… et ravive autant la mémoire brulante de ce moment d’extase partagée que l’espoir de le voir perdurer.
L’œuvre Longo Maï de Laurence Aëgerter est une ode à la vie qui, sous la forme d’une métaphore, tisse la petite histoire de la photographie. À l’origine, elle est cette image latente qui se tient en attente de lumière pour que le souvenir remonte en surface.
* Voir les séries de tapisseries photographiques Soul Imprint et Four Ghosts (2010), 32 TFS Double Life (2011), The Somnambulic Archive (2012), Diogènes (2020)
Références des œuvres :
Au bout du plongeoir, le grand bain – trio show
Galerie Binome – 02/06 – 01/08/20
Ici mieux qu’en face – exposition personnelle
Musée du Petit Palais, Paris – 06/10/20 – 09/05/21
Récits contemporains – group show
Polyptyque Marseille – 27/08 – 18/09/21
Art Paris 2020, Art Rotterdam 2022
Collection Château Borély – Musée des arts décoratifs, de la faïence et de la mode de la Ville de Marseille

Laurence Aëgerter, Adam and Eve, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 25,5 x 20 cm

Laurence Aëgerter, Hercules at the crossroads, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 32,1 x 22,2 cm

Laurence Aëgerter, Knight Death and the Devil, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 24,7 x 19,4 cm

Laurence Aëgerter, Melancholia, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 24,5 x 19,5 cm

Laurence Aëgerter, St Eustache, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 36,2 x 26,2 cm

Laurence Aëgerter, St Jerome by Pollard Willow, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 24,5 x 19 cm

Laurence Aëgerter, St Jerome in his Study, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 24,5 x 19 cm

Laurence Aëgerter, The Prodigal Son amid the Swines, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 24,7 x 18,9 cm

Laurence Aëgerter, The Sea monster, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 24,8 x 19 cm

Laurence Aëgerter, Unequal lovers, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 15 x 13,8 cm
Dans Compositions synesthétiques, Aëgerter a tracé des lignes sur dix de ses gravures préférées d’Albrecht Dürer (1471-1528) dans un jeu entre intuition et raison (quelque peu inspiré par ses études d’histoire de l’art). Ses compositions, imprimées dans le format réel des originaux, sont méticuleusement sérigraphiées avec des lignes colorées et tangibles en gravier, braille et caoutchouc. Les lignes, les couleurs et les effets de texture mettent en évidence certaines parties des représentations de Dürer, révélant un royaume d’interprétations subjectives.
Les compositions synesthétiques sont des œuvres d’art qui peuvent être vues et touchées simultanément, ce qui renforce la perception de l’œuvre d’art. Cette invitation est reprise par le titre de la série, la synesthésie étant un phénomène d’expérience multisensorielle. Tout comme Aëgerter s’est intéressé à chaque détail de la surface des gravures, le spectateur peut en faire autant.

Laurence Aëgerter, Coutances (non révélé par le soleil), série Cathédrales hermétiques, 2016, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) – 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) – 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois d’érable noir

Laurence Aëgerter, Coutances (en cours de révélation par le soleil), série Cathédrales hermétiques, 2016, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) – 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) – 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois d’érable noir

Laurence Aëgerter, Coutances (révélé), série Cathédrales hermétiques, 2016, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) – 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) – 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois d’érable noir

Laurence Aëgerter, Coutances, Saint-Benoit-sur-Loire, Sainte-Jeanne-d’Arc de Nice (non révélés par le soleil), 2016, série Cathédrales hermétiques, 2016-19, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) – 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) – 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois d’érable noir

Laurence Aëgerter, Sainte-Jeanne-d’Arc de Nice (non révélé par le soleil), série Cathédrales hermétiques, 2016, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir

Laurence Aëgerter, Sainte-Jeanne-d’Arc de Nice (en cours de révélation par le soleil), 2016, série Cathédrales hermétiques, 2016-19, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) – 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) – 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois d’érable noir

Laurence Aëgerter, Sainte-Jeanne-d’Arc de Nice (révélé), 2016, série Cathédrales hermétiques, 2016-19, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) – 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) – 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois d’érable noir

Laurence Aëgerter, Saint-Benoit-sur-Loire, série Cathédrales hermétiques, 2016, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir

Laurence Aëgerter, Silvacane (révélé), série Cathédrales hermétiques, 2019, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir

Laurence Aëgerter, Le Thoronet (révélé), série Cathédrales hermétiques, 2019, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir

Laurence Aëgerter, Sénanque (révélé), série Cathédrales hermétiques, 2019, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir
La série Cathédrales (2014), présentée aux Rencontres d’Arles en une installation intérieur-extérieur, transcende les époques. Comme point de départ, un livre des années 1950, Cathédrales et églises de France. L’artiste l’entrouvre à la double page centrale de la cathédrale gothique de Bourges, l’expose dans son studio et invite le Soleil à venir en caresser la reproduction. Le protocole est très précis : chaque minute pendant deux heures, Laurence Aëgerter capture le mouvement solaire et l’ombre portée des fenêtres venant obscurcir progressivement l’image, jusqu’à la rendre invisible. La série, composée de 126 prises de vue, aussi publiée sous la forme d’un livre d’artiste, engage le spectateur dans un exercice de contemplation et de patience. Le temps se déplie sous nos yeux.
Les Cathédrales hermétiques naissent dans la continuité. S’éloignant des façades, elle s’attache alors à trois intérieurs d’églises, balayant dix siècles d’architecture, de la cathédrale romane de Saint-Benoît-sur-Loire à celle, gothique, de Coutances, jusqu’à une plus moderne, Sainte-Jeanne-d’Arc à Nice. Plus tard, elle intègre dans cette série les trois sœurs provençales de l’architecture cistercienne : Sénanque, Silvacane et Le Thoronet, dont l’épure architecturale fait écho à sa quête méditative. Imprimées et sérigraphiées avec une encre thermo réactive, les images se dévoilent au contact des rayons du Soleil. La chaleur pénètre la matière pour mieux la révéler : la chambre noire existe alors en plein jour. Par cet hommage à la majestueuse série des Cathédrales de Claude Monet, dont les trente motifs peints entre 1892 et 1893 offrent une expérience des plus plastiques sur la lumière, Laurence Aëgerter convoque l’histoire de l’art et de l’architecture, mais aussi celle de la technique photographique. La perception du temps s’appréhende en une expérience vivante de la lumière et de la matière, où la fugacité du moment présent fait face à l’immuabilité du passé.
[texte] Fannie Escoulen, Texte d’exposition Cathédrales hermétiques, Les Rencontres d’Arles 2019
Références des œuvres :
Cathédrales hermétiques – exposition personnelle
Rencontres d’Arles 2019
Ici mieux qu’en face – édition
monographie sous la direction de Fannie Escoulen, éditions Actes Sud
Paris Photo 2021, Art Rotterdam 2021
Collections Centre national des arts plastiques CNAP, Bibliothèque nationale de France BNF, Nederland Fotomuseum, Galiana&Wiart, Jacques Font

Laurence Aëgerter, 1h12 min, série Cathédrales, 2014
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine noire
pièce unique – 63,5 x 100 cm

Laurence Aëgerter, 1h34 min, série Cathédrales, 2014
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine noire
pièce unique – 63,5 x 100 cm

Laurence Aëgerter, 1h42 min, série Cathédrales, 2014
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine noire
pièce unique – 63,5 x 100 cm

Laurence Aëgerter, 1h50 min, série Cathédrales, 2014
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine noire
pièce unique – 63,5 x 100 cm

Laurence Aëgerter, Cathédrales, vue d’exposition Ici mieux qu’en face, Musée du Petit Palais, 2020-21
La série Cathédrales (2014) […] transcende les époques. Comme point de départ, un livre des années 1950 « Cathédrales et églises de France ». L’artiste l’entrouvre à la double page centrale de la cathédrale gothique de Bourges, l’expose dans son studio et invite le Soleil à venir en caresser la reproduction. Le protocole est très précis : chaque minute pendant deux heures, Laurence Aëgerter capture le mouvement solaire et l’ombre portée des fenêtres venant obscurcir progressivement l’image, jusqu’à la rendre invisible. La série, composée de 126 prises de vue, aussi publiée sous la forme d’un livre d’artiste, engage le spectateur dans un exercice de contemplation et de patience. Le temps se déplie sous nos yeux.
[texte, extrait] Fannie Escoulen, Texte d’exposition Cathédrales hermétiques, Les Rencontres d’Arles 2019
Références des œuvres :
Cathédrales – édition RVB Books 2014
Cathédrales hermétiques – exposition personnelle
Rencontres d’Arles 2019
Ici mieux qu’en face – exposition personnelle
Musée du Petit Palais, Paris – 06/10/20 – 09/05/21
Ici mieux qu’en face – édition
monographie sous la direction de Fannie Escoulen, éditions Actes Sud
Laurence Aëgerter – exposition personnelle
Eurojust, La Haye (NL) – 12/21 – 06/22

Ici mieux qu’en face, 2020
miroir, gravé à la main
produit aux Ateliers Bernard Pictet, Paris
pièce unique dans une édition de 4
vue d’exposition

Ici mieux qu’en face, 2020
miroir, gravé à la main
produit aux Ateliers Bernard Pictet, Paris
pièce unique dans une édition de 4
vue d’exposition

détail Ici mieux qu’en face, 2020
Inspirée par un miroir hollandais du XVIIe siècle découvert dans un musée d’Amsterdam, Laurence Aëgerter a conçu le premier miroir pour son exposition personnelle au musée du Petit Palais à Paris (2020-2021). Le titre » Ici mieux qu’en face « , devenu le titre de l’exposition, a été méticuleusement gravé à la main par l’artiste. L’œuvre est une métaphore du double et de la fuite, un thème central dans le travail d’Aëgerter.

Laurence Aëgerter, Confetti, 2019, 58 038 confettis, 8mm de largeur imprimés en double face

Laurence Aëgerter, Confetti, 2019
58 038 confettis, 8mm de largeur imprimés en double face
caisson en fer noir, ventilateur sans fil rechargeable (Bestron), capteur et vitrine en plexiglas
installation unique

Laurence Aëgerter, Confetti, 2019, courtesy Galerie Binome
Lot de 58.038 photographies réalisées par l’artiste au smartphone pendant une décennie,
mises au format circulaire par conservation de la hauteur de chaque image,
imprimées en couleur sur papier en recto verso au format de confettis de 8 mm de diamètre.
boîte d’exposition : plateau inox miroir et capot en plexiglas scellé – 50 x 35 x 10 cm

Laurence Aëgerter, Confetti, 2019, courtesy Galerie Binome
Lot de 58.038 photographies réalisées par l’artiste au smartphone pendant une décennie,
mises au format circulaire par conservation de la hauteur de chaque image,
imprimées en couleur sur papier en recto verso au format de confettis de 8 mm de diamètre.
boîte d’exposition : plateau inox miroir et capot en plexiglas scellé
– 50 x 35 x 10 cm

Laurence Aëgerter, Confetti,
vue d’exposition Ici mieux qu’en face, Musée du Petit Palais, 2020-21
© Pierre Antoine

Laurence Aëgerter, Confetti, vue d’exposition Ici mieux qu’en face, Musée du Petit Palais, 2020-21
Passionnée d’histoire de l’art et d’iconographie, curieuse et espiègle, Laurence Aëgerter s’intéresse aux usages politiques et sociaux des images, à la façon dont elles incarnent une culture en faisant circuler un patrimoine historique, un imaginaire collectif. Ses œuvres célèbrent la puissance émancipatoire de l’art en le démystifiant. Invitée cette année à dialoguer avec les collections du Petit Palais, l’artiste a tissé un réseau de correspondances sensibles et visuelles entre des chefs d’œuvres du passé et ses œuvres, dont certaines réalisées pour l’occasion.
L’œuvre Confettis est significative de l’intérêt de Laurence Aërgerter pour un usage social des images. Les 58038 confettis que renferme ce sac en plastique transparent reproduisent exactement les 58038 images stockées depuis 10 ans dans son smartphone. La question éminemment photographique de l’archive – que conserver et que jeter, qu’imprimer avant que cela ne se perde dans un disque dur…- surgit ici sous une forme inattendue, celle d’un « joyeux memento mori », d’après les mots de Laurence Aëgerter. En rapprochant son œuvre d’une vanité, l’artiste rejoint une lignée d’anthropologues qui ont fait apparaître le lien entre fête et prodigalité. La dilapidation, le gaspillage – symboliques ou réels – des réserves ouvrent les consciences au caractère périssable des biens, à la considération de l’énergie collective, à l’évaluation critique de la notion de propriété.
Le lancer de confettis est traditionnellement réservé à une commémoration ou à l’expression collective d’une joie, notamment lors du Mardi Gras et des carnavals, fêtes où les barrières sociales sont symboliquement levées. En s’adonnant à la fête, en prenant part à la joyeuse bataille de confettis, c’est à une intensification du lien relationnel que l’on participe.
Ces rondelles de souvenirs disséminés peuvent aussi rappeler l’usage d’Instagram qui consiste à partager des instants de vie, à franchir la frontière entre sphère privée et publique. A travers cet editing original d’instants de sa vie, Laurence Aëgerter convoque une multitude de pistes d’interprétations liées à nos usages des espaces publics, à l’importance du vivre-ensemble, à notre vie sociale et au partage de souvenirs.
[texte] Marguerite Pilven, critique d’art, membre de l’AICA
Références des œuvres :
Ici mieux qu’en face – exposition personnelle
Musée du Petit Palais, Paris – 06/10/20 – 09/05/21
Ici mieux qu’en face – édition
monographie sous la direction de Fannie Escoulen, éditions Actes Sud
UNBOUND – exposition collective, commissariat Damarice Amao
Unseen 2022, Amsterdam
Paris Photo 2021, Art Rotterdam 2022