Laurence Aëgerter, Les sentinelles, série Montmajour, 2023
photographie sérigraphiée
encadrement boîte en boisépreuve unique dans une édition de 6 (+2EA) – 85 cm de diamètre
Laurence Aëgerter, Paysage intérieur, série Montmajour, 2023
photographie sérigraphiée
encadrement boîte en bois
épreuve unique dans une édition de 6 (+2EA) – 67,9 x 40,5 cm
Laurence Aëgerter, Refuges, série Montmajour, 2023
photographie sérigraphiée
encadrement boîte en bois
épreuve unique dans une édition de 6 (+2EA) – 62,4 x 47 cm
Laurence Aëgerter, Le vide et le plein, série Montmajour, 2023
photographie sérigraphiée
encadrement boîte en bois
épreuve unique dans une édition de 6 (+2EA) – 47 x 47 cm
Laurence Aëgerter, Elixir série Montmajour, 2023
photographie sérigraphiée
encadrement boîte en bois
épreuve unique dans une édition de 6 (+2EA) – 67,9 x 47,3 cm
Laurence Aëgerter, Matin d’hiver, série Montmajour, 2023
photographie sérigraphiée
encadrement boîte en bois
épreuve unique dans une édition de 6 (+2EA) – 46,3 x 33,3 cm
carte blanche du Centre des Monuments nationaux (CMN)
Laurence Aëgerter, Les voies 1 – Malon, Awouad, Mixian, Seradj, Celine, Nasra, Yasmine, Solea, Annabell, Djibril and Marcos
série La montagne allégorique, 2023
impression ultrachrome brodée à la main
encadrement boîte en bois blanc et verre antireflet
édition de 6 – circa 35 x 50 cm
Laurence Aëgerter, Les voies 2 – Emma, Yasmine, Ibn, Matys, Lucie, Djibril, Ferrari, Awouad and Seradj
série La montagne allégorique, 2023
impression ultrachrome brodée à la main
encadrement boîte en bois blanc et verre antireflet
édition de 6 – circa 35 x 50 cm
Laurence Aëgerter, Les voies 3 – Yasmine, Djibril, Matys, Emma, Awouad and Ibn
série La montagne allégorique, 2023
impression ultrachrome brodée à la main
encadrement boîte en bois blanc et verre antireflet
édition de 6 – circa 35 x 50 cm
Collection CNAP – Centre national des arts plastiques (FR)
Laurence Aëgerter, 32 TFS Double Life, inv.120, 2012
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair et fils fluorescents
châssis, encadrement boîte noire
pièce unique – 169 x 127,5 cm – épuisée
Laurence Aëgerter, 32 TFS Double Life, inv.129, 2012
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair et fils fluorescents
châssis, encadrement boîte noire
pièce unique – 84 x 199 cm
Laurence Aëgerter, 32 TFS Double Life, inv.135, 2012
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair et fils fluorescents
châssis, encadrement boîte noire
pièce unique – 78 x 42 cm
Laurence Aëgerter, 32 TFS Double Life, inv.137, 2012
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair et fils fluorescents
châssis, encadrement boîte noire
pièce unique – 167,5 x 210 cm
L’histoire des œuvres que présente Laurence Aëgerter à l’occasion d’Art Paris remonte à 2011. Invitée par la province d’Utrecht (Pays-Bas), l’artiste réalise une installation intitulée 32 TFS Double Life. Il s’agit de 78 tapisseries destinées à un bunker souterrain de la base militaire de Soesterberg, utilisé comme abri antiatomique durant la Guerre froide. Ces tapisseries reproduisent des extraits de photographies prises par un officier lors d’une soirée qui s’est déroulée non loin du bunker, le 31 décembre 1959. Des militaires américains et néerlandais y festoient avec insouciance, malgré le contexte. Pour accomplir ce travail de grande ampleur, l’artiste a exécuté de nombreuses esquisses en fil à partir de ses cartons. Bien que ces essais n’aient d’abord pas été destinés à l’exposition, l’artiste les a redécouverts récemment, s’apercevant de leur capacité à mener leur vie propre.
Ces essais ont un statut comparable à celui des esquisses préparatoires d’une peinture : à la fois indépendants, offerts à la libre interprétation du spectateur, mais aussi tendant vers la perfection qui doit être celle de l’œuvre finale et dont ils sont une étape. Ils témoignent ainsi des recherches de l’artiste, de son approche vers une épiphanie de l’image.
Réalisées selon la technique complexe du Jacquard, les tapisseries mêlent des fils métalliques d’argent et d’or rose qui créent de subtils dégradés et les auréolent d’une lumière spectrale. Ce qu’on ne voit pas en plein jour, c’est que dans l’épaisseur du tissage se cachent des fils phosphorescents. Il suffit de faire le noir complet autour des œuvres pour que se réveillent les images latentes, à savoir les corps luminescents des personnages, doubles fantomatiques qui se maintiennent en suspens jusqu’à leur effacement progressif. Memento mori, ce jeu d’apparition et de disparition relève aussi du régime de l’image.
À l’œuvre dans plusieurs travaux de l’artiste, cette problématique se révèle ici durant le temps de la phosphorescence où les images dévoilent leur statut ambigu, entre réalité et irréalité, vérité et illusion, de même que la vie clignote en permanence entre son propre arrêt et son prolongement. Cependant, les images sont lestées par la matérialité de la tapisserie. Les représentations s’agrippent dans l’entrelacs des fils, s’épaississent des brins finement entrecroisés, comme un répit à l’inquiétude.
Anne Malherbe
commissaire d’exposition indépendante et critique d’art AICA
Laurence Aëgerter, A Glitch in the Mind (Moss), 2023
tapisserie tissée en Jacquard, fils mixtes dont laine de mohair et fils fluorescents
en collaboration avec le TextielLab, TextielMuseum de Tillburg (Pays-Bas)
édition de 8 (+2EA) – 157 x 186,5 cm
Laurence Aëgerter, A Glitch in the Mind (Hill), 2023
tapisserie tissée en Jacquard, fils mixtes dont laine de mohair et fils fluorescents
en collaboration avec le TextielLab, TextielMuseum de Tillburg (Pays-Bas)
édition de 8 (+2EA) – 154 x 173 cm
Laurence Aëgerter, A Glitch in the Mind (Lake), 2023
tapisserie tissée en Jacquard, fils mixtes dont laine de mohair et fils fluorescents
en collaboration avec le TextielLab, TextielMuseum de Tillburg (Pays-Bas)
édition de 8 (+2EA) – 158 x 171 cm
A Glitch in the Mind is a series of three tapestries, Lake, Hill, Moss, that emerged from the monumental tapestry Epic of the Mind.
During the intensive development process of this tapestry, one piece of 38,5 meter long and 3 meter high, the realization of a considerable amount of test strokes has been necessary. Beyond their functionality as try outs, the test strokes made me very enthusiastic for their visual quality, at the same time disruptive and stimulating for the mind. In the middle of the production process I decided to change my composition of Epic of Mind in order to let test strokes become part of it. The compression of vertical fragments of images, colliding into one another, imposed further to me as a subject on itself which I wanted to explore and address further.
What fascinates me in theses ‘glitches’ is how the disruption of the image creates a powerful tool to stimulate the mind to associate, fantasies and somehow relax into a form of abstraction. A Glitch in the Mind series is an open invitation for the spectator to create, reconstruct the world in between its fragments, a language connected to the unconsciousness. A Glich in the Mind series of tapestries, Lake, Hill, Moss corresponds to three distinct parts of the Epic of the Mind tapestry. Each of it carrying a different mood and energy. Laurence Aëgerter
Références des œuvres :
Exposition
2024 – Dérives, En résonance de la 17e Biennale de Lyon-art contemporain, Hors les murs Galerie Binome, Manifesta-Lyon,
2023/2024 – Epos van de Geest, Museum of the Mind, Haarlem, Pays-Bas
Film
2023 – Film documentaire à propos de l’œuvre Epic of the Mind (12:20)
Laurence Aëgerter, Le Miroir aveugle, 2023
impression pigmentaire d’archive sur papier Fine Art Baryta
contrecollage sur Dibond, châssis aluminium
rideau en taffetas de soie, tringle en laiton
édition de 6 (+2EA) – installation 117 x 122 cm – photographie 82,5 x 65 cm
Laurence Aëgerter, Le Miroir aveugle, 2023
impression pigmentaire d’archive sur papier Fine Art Baryta
contrecollage sur Dibond, châssis aluminium
rideau en taffetas de soie, tringle en laiton
édition de 6 (+2EA) – installation 117 x 122 cm – photographie 82,5 x 65 cm
Dans la continuité des photographies Cathédrales et Cathédrales hermétiques, Le Miroir aveugle est une œuvre qui s’inscrit dans la recherche visuelle de l’artiste autour de l’insaisissable, le mystère ressenti devant le phénomène perpétuel de l’éphémère.
Un rideau en taffetas de soie pendu à une fine tringle de laiton obstrue partiellement la photographie en noir et blanc d’un miroir. Ce miroir reflète un espace indistinct, une surface blanche, qui ne paraît pas être un mur, et qui se trouve à l’aplomb d’un parquet. Le Miroir aveugle révèle de minces indices qui mènent à une certitude: il y a eu. La vie est passée par là.
L’œuvre fait également référence à certains tableaux hollandais du XVII ème siècle où se trouve un rideau peint cachant plus où mois la scène principale. Cet effet d’illusion permet à différents sujets, scènes d’intérieur (Vermeer, Steen e.a.), religieuse (Rembrandt e.a.), mais surtout des intérieurs d’église (Houckgeest e.a.), d’être ainsi révélés au spectateur. Le tableau y joue aussi son propre rôle car il n’était pas rare à l’époque de protéger un tableau de la lumière par un rideau.
Following on from the photographs Cathédrales and Cathédrales hermétiques, Le Miroir aveugle is part of the artist’s visual research into the elusive, the mystery felt in the face of the perpetual phenomenon of the ephemeral.
A silk taffeta curtain hung from a thin brass rod partially obstructs a black-and-white photograph of a mirror. The mirror reflects an indistinct space, a white surface that doesn’t appear to be a wall, and which lies plumb against a parquet floor. Le Miroir aveugle reveals tiny clues that lead to a certainty: there was. Life has been there.
The work also refers to certain 17th-century Dutch paintings in which a painted curtain more or less hides the main scene. This illusionary effect allows various subjects – interior scenes (Vermeer, Steen e.g.), religious scenes (Rembrandt e.g.), but especially church interiors (Houckgeest e.g.) – to be revealed to the viewer. The painting also plays its own role, as it was not uncommon at the time to protect a painting from light with a curtain.
Références des œuvres :
Collection Musée des Beaux-Arts de Nancy (FR)
Collection Jacques Font (FR)
Expositions
2024 – Collection permanente, Musée des Beaux-Arts de Nancy
Laurence Aëgerter, Heya, série Point de fuite, 2022
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine pivotant à 360°, 4 positions selon 4 angles de vue à 90°
édition de 6 (+1EA) – 40 x 40 cm
édition de 3 (+1EA) – 80 x 80 cm
Laurence Aëgerter, Chashitsu, série Point de fuite, 2022
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine pivotant à 360°, 4 positions selon 4 angles de vue à 90°
édition de 6 (+1EA) – 40 x 40 cm
édition de 3 (+1EA) – 80 x 80 cm
Laurence Aëgerter, Roka, série Point de fuite, 2022
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine pivotant à 360°, 4 positions selon 4 angles de vue à 90°
édition de 6 (+1EA) – 35 x 56 cm
éditions de 3 (+1EA) – 100 x 160 cm
Laurence Aëgerter, Shoji, série Point de fuite, 2022
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine pivotant à 360°, 4 positions selon 4 angles de vue à 90°
édition de 6 (+1EA) – 56 x 80 cm
éditions de 3 (+1EA) – 100 x 145 cm
Point de fuite, a pour point de départ une double page au centre de L’Empire des signes de Roland Barthes sur laquelle se déploie la photographie d’un corridor du château de Nijo à Kyoto. L’image est accompagnée d’une inscription manuscrite – reprise en substance dans la dernière phrase du livre – : « Renversez l’image : rien de plus, rien d’autre, rien ». Prenant au pied de la lettre l’injonction de l’auteur, Aëgerter a entrepris d’examiner ce qui advenait à l’image – ainsi qu’à trois autres, trouvées dans des ouvrages sur l’architecture japonaise – et à notre lecture de cette image, lors de son renversement. Celui-ci se fait au moyen d’un système de fixation au mur aussi sophistiqué que discret, permettant au cadre de pivoter sur lui-même en quatre mouvements, comme en un tour de cadran.
L’expérience cognitive et esthétique proposée par Aëgerter rejoint une expérience que nous avons tous vécue au moins une fois sur notre canapé : la tête en arrière, nous découvrons notre environnement familier soudain bouleversé. […]. Le même sentiment de décollement du sens advient dans Point de fuite, renforcé par le noir et blanc et la simplicité des éléments de décor japonais, espaces ascétiques et sans ornements : la verticalité, principe physique de notre présence au monde mais aussi de notre culture esthétique, est mise à mal. À chaque nouveau positionnement, l’image nécessite de la part du spectateur un temps d’adaptation pour être déchiffrée. Dans ce court délai, ce retard à l’allumage de notre cerveau, l’image perd sa fonction indexicale, elle se met à flotter.
[…] La beauté du geste d’Aëgerter réside pourtant dans sa simplicité : par une seule intervention, elle parvient à altérer notre regard et à
lui faire traverser l’image pour en atteindre une autre dimension. L’image en est comme allégée, débarrassée de sa responsabilité de représentation. Mais paradoxalement, cette légèreté gagnée est aussi une essentialisation : n’ayant plus de compte à rendre au réel, l’image existe pour elle-même, elle devient un objet en soi, avec ses qualités graphiques et physiques intrinsèques.
Cette expérience de la « césure dans la perception », l’artiste confie la ressentir « parfois comme un soulagement ». Les diverses interventions opérées par Aëgerter permettent en effet de rompre avec nos habitudes de regardeur et libèrent un nouveau rapport à l’œuvre.
Sonia Voss, autrice et commissaire d’exposition indépendante [extrait] La bascule du regard dans le cadre de l’exposition Éloge du double, Galerie Binome, Paris, 2022
Aëgerter’s most recent series, Point de fuite, takes as its point of departure a double-page spread at the centre of Roland Barthes’ Empire of Signs, showing a photograph of a corridor in the Nijo Castle in Kyoto. The image is accompanied by a handwritten inscription of the author, echoed in the final sentence of the book: “Turn the image upside down: nothing more, nothing else, nothing.” Taking this injunction at face value, Aëgerter undertook to examine what happens to this image – and to three others taken from books on Japanese architecture – as well as to our reading of the image, when it is turned. A device attaching the image to the wall, as discrete as it is sophisticated, permits the viewer to rotate the frame on a central axis in four steps, as one would turn a dial.
The cognitive and aesthetic experience that Aëgerter proposes here picks up on an experience we have all had at least once, lying on a sofa at home: with our head at rest in the supine position, we find our familiar environment upended […]. Point de fuite produces on the viewer the same feeling of a disjunction of meaning. This feeling is reinforced by the black-and-white print and by the simplicity of Japanese décor, with its ascetic, unornamented spaces: verticality, an elemental physical principle of our presence in the world and of our aesthetic culture, is destabilized. Each time we rotate the image, we need a certain amount of time to adapt and decipher it. In this short interval of time, in which our brain is forced to re-boot, the image loses its indexical function. It floats.
[…] The beauty of Aëgerter’s gesture resides, however, in its simplicity: with a single operation, she succeeds in altering our gaze, enabling it to pass through the image and enter another dimension. The image is as it were lightened, relieved of its responsibility to represent. But paradoxically, the very process lending lightness to the image reduces it to an essence: no longer required to render an accounting to reality, the image begins to exist in and for itself. It takes on the status of an autonomous object, with its own intrinsic graphic and physical qualities.
The artist avows that this “caesura in [her] perception … sometimes feels like a relief”. The various interventions carried out by Aëgerter in effect permit us, as well, to break with our habits as viewers and discover a new relationship with the artwork.
Sonia Voss, author and independent curator
[excerpt] Upending the gaze as part of the exhibition Éloge du double, Galerie Binome, Paris, 2022
Références des œuvres :
Exposition
2022 – Éloge du double, Galerie Binome, Paris
Laurence Aëgerter, Soleils couchants sur Seine à Lavacourt, 2020
vue d’exposition Ici mieux qu’en face, Petit Palais, 2020-21
tapisserie tissée en Jacquard, fils mixtes dont mohair et Lurex
réalisée au Textiel Lab, musée du textile, Tilbourg (Pays-Bas)
édition de 8 (+2EA) – 260×165 cm
Laurence Aëgerter, Soleils couchants sur la Seine à Lavacourt
vue d’exposition Ici mieux qu’en face, Petit Palais, 2020-21 et portrait de l’artiste
Laurence Aëgerter, détail Soleils couchants sur la Seine à Lavacourt
Laurence Aëgerter, détail Soleils couchants sur la Seine à Lavacourt
Laurence Aëgerter, détail Soleils couchants sur la Seine à Lavacourt
Réalisée à l’occasion de son exposition personnelle au musée du Petit Palais, à Paris, la tapisserie en Jacquard Soleils couchants sur la Seine à Lavancourt s’inspire du tableau de Claude Monet, Soleil couchant sur la Seine à Lavacourt, peint en 1880 et conservé dans les collections du musée. Ce tableau poursuit la recherche menée par Laurence Aëgerter autour des cathédrales, thème cher à Monet, et renvoie à son obsession pour la lumière. Cette peinture d’un reflet du soleil sur l’eau; serein, banal et à la fois spectaculaire, engage Laurence Aëgerter à répondre en miroir, jouant sur l’asymétrie du motif et notre perception par des effets de texture et de brillance. Dans cette interprétation, le Soleil se répète cinq fois dans l’air, tel un ricochet offrant une extension au paysage existant, dans une forme d’extase utopique.
Produced for her solo exhibition at the Musée du Petit Palais
in Paris, the Jacquard tapestry Soleils couchants sur la Seine
à Lavancourt was inspired by Claude Monet’s painting Soleil couchant sur la Seine à Lavancourt, painted in 1880 and held in the museum’s collections. This painting continues Laurence Aëgerter’s research on cathedrals, a theme dear to Monet, and refers to his obsession with light. This painting of a reflection of the sun on the water, serene, banal and at the same time spectacular, engages Laurence Aëgerter to respond in a mirror-like way, playing on the asymmetry of the motif and our perception through effects of texture and brilliance. In this interpretation, the Sun is repeated five times in the air, like a ricochet offering an extension to the existing landscape, in a form of utopian ecstasy.
Références de l’œuvre :
Exposition
2020-2021 – Ici mieux qu’en face – exposition personnelle, Musée du Petit Palais, Paris
Publication
2021 – Ici mieux qu’en face, monographie sous la direction de Fannie Escoulen, éditions Actes Sud
Laurence Aëgerter, PDUT927-1811261337 (Van Ruysdael), série Compositions catalytiques, 2019
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 41 x 46 cm – épuisée
Collection Ministère des Affaires Étrangères des Pays Bas
Laurence Aëgerter, 39.794-2106181658 (Van Ruisdael, View of Alkmaar),
série Compositions catalytiques, 2021
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 44 x 43 cm – épuisée
Laurence Aëgerter, R. 32-2106181645 (Ruisdael, View of Haarlem), série Compositions catalytiques, 2021
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 62,2 x 55,2 cm – épuisée
Collection Ministère des Affaires Étrangères des Pays Bas
Laurence Aëgerter, 416-2106181714 (Ruisdael, View of the ruins of Huis ter Kleef and Haarlem), série Compositions catalytiques, 2021
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 40 x 40 cm – épuisée
Laurence Aëgerter, 10818-2106281625 (Ruisdael, View of Ootmarsum), série Compositions catalytiques, 2021
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 59,1 x 73,2 cm
Laurence Aëgerter, 2106181713 (Ruisdael, Dunes near Bloemendaal) , série Compositions catalytiques, 2021
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 52,1 x 66 cm
Laurence Aëgerter, 2108251550 (Ruisdael, Panorama of Amsterdam), série Compositions catalytiques, 2021
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 41,5 x 40,7 cm
Laurence Aëgerter, 144.0.623-2110131128 (Ruisdael, Grainfields Flanking a Road), série Compositions catalytiques, 2021
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 100 x 130,2 cm
Laurence Aëgerter, 155-2209081055 (Ruisdael, View of Haarlem with Bleaching Grounds), série Compositions catalytiques, 2022
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 55,5 x 62 cm – épuisée
Laurence Aëgerter,
2306301724 (Ruisdael, View of Haarlem), série Compositions catalytiques, 2023
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 53,5 x 67,7 cm
Laurence Aëgerter, 2306301735 (Ruisdael, View of Bloemendaal), série Compositions catalytiques, 2023
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 53,3 x 60,6 cm
Laurence Aëgerter, 2306301742 (Ruisdael, View of Haarlem), série Compositions catalytiques, 2023
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 53,3 x 66,6 cm
Laurence Aëgerter, 2306301751 (Ruisdael, View of Alkmaar), série Compositions catalytiques, 2023
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 42 x 41,3 cm
Laurence Aëgerter, 2306301837 (Ruisdael, View of Haarlem), série Compositions catalytiques, 2023
tirage ultrachrome, contrecollage sur Dibond
cadre en bois
édition de 6 (+2EA) – 42 x 41,3 cm
Compositions catalytiques, Vue de stand Galerie Binome (A8), Art Paris 2022
© Sarkis Torossian
Au Musée du Petit Palais, dans le cadre de son exposition personnelle Ici mieux qu’en face (2020-2021) Laurence Aëgerter a poursuivi son dialogue avec l’histoire de l’art. L’artiste, qui partage sa vie entre la France et les Pays-Bas depuis plus de 25 ans, a d’abord détourné le petit tableau du peintre néerlandais van Ruisdael exposé dans les collections du Petit Palais. Elle poursuit depuis cette exploration des paysages de van Ruysdael à partir du catalogue raisonné des œuvres de ce dernier. Le miroir de son atelier, que Laurence Aëgerter place à l’horizon, reflète les ciels hollandais dans de vastes étendues d’eau, dans lesquelles se projettent des clochers d’église ou quelques rares constructions. Le thème du double et de l’illusion, cher à l’artiste, se retrouve dans ces œuvres.
« Si leur titre renvoie à la chimie, c’est bien d’abord sur un phénomène optique que les Compositions catalytiques reposent. Travaillant à partir de reproductions de paysages du peintre néerlandais Jacob van Ruisdael, Aëgerter a placé, perpendiculairement au plan vertical des tableaux et à des hauteurs variables selon leurs compositions, un miroir dont la ligne coïncide avec celles qui, sur les toiles, séparent les ciels de la surface terrestre. La partie basse du tableau est ainsi escamotée, mais le tain révèle un autre paysage possible. Une fois le dispositif rephotographié, les vues agrestes de Ruisdael apparaissent transformées en majestueuses marines – les clochers des églises, dédoublées, sont des voiles de bateaux qui glissent sans remous, la surface de l’eau reflète les humeurs du ciel avec une parfaite placidité. Dans la simplicité nouvelle de leurs compositions et la prédominance expressive des nuages, elles évoquent les paysages normands du pionnier Gustave Le Gray, qui fut peintre avant d’être photographe et développa la technique dite du ciel rapporté. Celle-ci lui permit, à l’aide de deux négatifs distincts, associés lors du tirage, de contourner la différence de luminosité entre le ciel et le paysage. Chez Aëgerter aussi, la photographie est affaire de manipulations et d’illusion, et la magie opère à plein. Le dédoublement de l’image – qui est ici encore un renversement, mais cette fois une simple inversion haut-bas telle qu’opérée par le miroir de l’appareil photographique et observée par ceux qui travaillent à la chambre – nous plonge dans un nouvel espace, qui est à la fois celui du renouvellement du (et des) sens, de la rêverie, voire de la méditation. »
La bascule du regard par Sonia Voss, pour l’exposition personnelle Éloge du double de Laurence Aëgerter, à la Galerie Binome, 2022
Initiated in 2020 for his exhibition at the Musée du Petit Palais in Paris, based on the painting by Ruisdael in the museum’s collections, the Catalytic Compositions series continues as a variation on the same theme. The artworks have been included in a number of collections, including those of the Dutch Ministry of Foreign Affairs.
« While the title properly makes reference to chemistry, Aëgerter’s Compositions catalytiques play with an optical phenomenon. Working with reproductions of landscapes painted by the Dutch artist Jacob van Ruisdael, Aëgerter has placed perpendicularly to the vertical plane of the canvas and at differing heights, depending on the composition of each painting – a mirror on a plane extending from the line which, in the painting, separates the sky from the earth’s surface. The lower part of the canvas is thus hidden from view, but the mirror reveals to us another possible landscape. In the novel simplicity of their compositions and the salient expressivity of the clouds, the images evoke the landscapes of Normandy created by Gustave Le Gray, who was a painter before becoming a pioneer of the medium of photography and developing the technique called ciel rapporté. This technique allowed him, by integrating two distinct negatives into a single image during the printing process, to get around the disparity in the luminosity of sky and landscape. For Aëgerter, too, photography is an activity that traffics in manipulation and illusion, where magic holds sway. The doubling of the image in Compositions catalytiques – which again involves a reversal, but one that mimics the upside-down inversion produced by the mirror of a reflex camera and observed directly by those who work with a large- format camera – plunges us into a novel space, one that operates a renewal of sense (and of the senses); plunges us into reverie, even meditation. »
Upending the gaze by Sonia Voss for the solo show In praise of the double of Laurence Aëgerter at the Galerie Binome, 2022
Références des œuvres :
Collection Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas
Expositions
2021 – Laurence Aëgerter, Eurojust, La Haye, Pays-Bas
2021 – Éloge du double, Galerie Binome, Paris
2020-2021 – Ici mieux qu’en face – exposition personnelle, Musée du Petit Palais, Paris
Publication
2020 – Ici mieux qu’en face, monographie sous la direction de Fannie Escoulen, éditions Actes Sud
Laurence Aëgerter, Bain de midi (coraux), Longo Maï, 2013
tapisserie tissée en Jacquard, fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm
Laurence Aëgerter, Bain de midi (coraux), Longo Maï, 2013, vue de nuit
tapisserie tissée en Jacquard, fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm
Laurence Aëgerter, Bain de midi (planche), Longo Maï, 2013
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm
Laurence Aëgerter, Bain de midi (planche), Longo Maï, 2013, vue de nuit
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm
Laurence Aëgerter, Bain de minuit (coraux), Longo Maï, 2013
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm
Laurence Aëgerter, Bain de minuit (coraux), Longo Maï, 2013, vue de nuit
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm
Laurence Aëgerter, Bain de minuit (pieuvre), Longo Maï, 2013
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm
Laurence Aëgerter, Bain de minuit (pieuvre), Longo Maï, 2013, vue de nuit
tapisserie tissée en Jacquard
fils mixtes dont laine de mohair, Lurex et fils fluorescents
270x130cm
Vue d’exposition des Bains de midi (coraux et planche) de la série Longo Maï Château Borély, Collection du Musée des arts décoratifs, de la faïence et de la mode à Marseille
image : Gabrielle Voinot
Les œuvres photographiques de Laurence Aëgerter se conjuguent dans l’appropriation, la traduction et le déplacement poétique, interrogeant le pouvoir signifiant des images. Depuis plusieurs années, elle explore des fonds d’archives privées ou historiques qu’elle traduit notamment en langage tissé, opérant une rencontre surprenante entre photographie et tapisserie*. Commande pour un des grands salons du Château Borély, Musée des arts décoratifs, de la faïence et de la mode à Marseille en 2013, Longo Maï, est un ensemble de quatre tapisseries réactives à la lumière…
La série Longo Maï prend racine depuis le Web, à partir d’une dizaine d’images numériques collectées par l’artiste. Des photographies anonymes de faible résolution que Laurence Aëgerter, maniant l’art du déplacement, métamorphose en somptueuses tapisseries Jacquard. L’ensemble représente en quatre tableaux des scènes de baignade, des corps de différents âges de la vie observés en contre-plongée depuis les fonds marins. Ces bains de mer – Bains de Midi et Bains de Minuit – s’animent comme une séquence sur le support de la tapisserie. La réverbération de la lumière sur les fils de Lurex modifie la perception de l’œuvre avec le mouvement du spectateur et la variation des éclairages. À l’inverse, les fils phosphorescents utilisés pour le tissage des corps des nageurs s’illuminent dans l’obscurité. Comme irradiés, fantomatiques, les corps lévitent alors sur un fond abyssal. En tapisserie contemporaine, ces fibres modernes sont appelées fils intelligents. Ce nouveau rapport à lumière permet un dialogue avec la photographie qui, dans ses aspirations actuelles à la matérialité, trouve dans ce savoir-faire traditionnel un support complice. Un développement fusionnel propre à ralentir le flux incessant des images et rendre l’instant solennel.
Le titre Longo Maï est une expression d’Occitanie, région d’origine de l’artiste qui a grandi à Marseille. Cette locution provençale, littéralement “ longtemps encore ”, est employée au moment de trinquer à la vie pour dire “ que ton bonheur soit éternel ”. Laurence Aëgerter conjure à son tour ce fragile équilibre des choses en transformant de simples clichés de vacances perdus dans les fonds du Web en monument du plaisir de l’instant. Ainsi, même raviné par la compression et le flux numérique, le souvenir résiste… et ravive autant la mémoire brulante de ce moment d’extase partagée que l’espoir de le voir perdurer.
L’œuvre Longo Maï de Laurence Aëgerter est une ode à la vie qui, sous la forme d’une métaphore, tisse la petite histoire de la photographie. À l’origine, elle est cette image latente qui se tient en attente de lumière pour que le souvenir remonte en surface.
* Voir les séries de tapisseries photographiques Soul Imprint et Four Ghosts (2010), 32 TFS Double Life (2011), The Somnambulic Archive (2012), Diogènes (2020)
Laurence Aëgerter’s photographic works combine appropriation, translation and poetic displacement, questioning the signifying power of images. For several years now, she has been exploring private or historical archive collections which she translates into woven language, creating a surprising encounter between photography and tapestry*. Commissioned for one of the great private rooms of the Château Borély, Museum of Decorative Arts, Earthenware and Fashion in Marseille in 2013, Longo Maï, a set of four tapestries, is presented for the first time for acquisition by Galerie Binome in a new format.
The Longo Maï series takes its roots from the Web and is based on a dozen digital images collected by the artist. They are anonymous low-resolution photographs which Laurence Aëgerter, using the art of displacement, metamorphoses into sumptuous Jacquard tapestries. The four-painting ensemble represents scenes of bathing, bodies at different stages of life observed from the seabed at a low angle. These sea baths – Bains de Midi and Bains de Minuit (Midday Baths and Midnight Baths)- are animated like a sequence on the tapestry stand. The reverberation of the light on the Lurex threads changes the perception of the work along with the movement of the spectator and the variation of the lighting. Conversely, the phosphorescent yarns used to weave the swimmers’ bodies glow in the dark. As if irradiated, and ghostly, the bodies then levitate on an abyssal background. In contemporary tapestry, these modern fibres are called intelligent yarns. This new relationship with light allows a dialogue with photography which, in its current aspirations to materiality, finds a complicit support in this traditional savoir-faire. It is a fusional development capable of slowing down the incessant flow of images and turning the moment into a solemn one.
The title Longo Maï is an expression from Occitany, the region of origin of the artist who grew up in Marseille. This Provençal phrase, literally meaning « longtemps encore » (for a long time to come), is used when raising a glass to life to say: « may your happiness be eternal ». In turn, Laurence Aëgerter wards off this fragile balance of things by transforming simple holiday photos lost in the depths of the Web into a monument to the pleasure of the moment. So, even when ravaged by compression and digital streaming, the memory resists… and revives the burning memory of this moment of shared ecstasy just as much as it does the vain hope of seeing it last.
Laurence Aëgerter’s Longo Maï is an ode to life which, in the form of a metaphor, weaves the little story of photography. Originally, it is that latent image that waits for light to bring the memory to the surface.
* See the Soul Imprint and Four Ghosts (2010) photographic tapestry series, 32 TFS Double Life (2011), The Somnambulic Archive (2012), Diogènes (2020)
Références des œuvres :
Au bout du plongeoir, le grand bain – trio show
Galerie Binome – 02/06 – 01/08/20
Ici mieux qu’en face – exposition personnelle
Musée du Petit Palais, Paris – 06/10/20 – 09/05/21
Récits contemporains – group show
Polyptyque Marseille – 27/08 – 18/09/21
Art Paris 2020, Art Rotterdam 2022
Collection Château Borély – Musée des arts décoratifs, de la faïence et de la mode de la Ville de Marseille
Laurence Aëgerter, Adam and Eve, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 25,5 x 20 cm
Laurence Aëgerter, Hercules at the crossroads, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 32,1 x 22,2 cm
Laurence Aëgerter, Knight Death and the Devil, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 24,7 x 19,4 cm
Laurence Aëgerter, Melancholia, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 24,5 x 19,5 cm
Laurence Aëgerter, St Eustache, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 36,2 x 26,2 cm
Laurence Aëgerter, St Jerome by Pollard Willow, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 24,5 x 19 cm
Laurence Aëgerter, St Jerome in his Study, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 24,5 x 19 cm
Laurence Aëgerter, The Prodigal Son amid the Swines, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 24,7 x 18,9 cm
Laurence Aëgerter, The Sea monster, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 24,8 x 19 cm
Laurence Aëgerter, Unequal lovers, Compositions synesthétiques (Dürer), 2020
sérigraphies ultrachromes
tirage unique dans une édition de 6 (+2AP) – 15 x 13,8 cm
Dans Compositions synesthétiques, Aëgerter a tracé des lignes sur dix de ses gravures préférées d’Albrecht Dürer (1471-1528) dans un jeu entre intuition et raison (quelque peu inspiré par ses études d’histoire de l’art). Ses compositions, imprimées dans le format réel des originaux, sont méticuleusement sérigraphiées avec des lignes colorées et tangibles en gravier, braille et caoutchouc. Les lignes, les couleurs et les effets de texture mettent en évidence certaines parties des représentations de Dürer, révélant un royaume d’interprétations subjectives.
Les compositions synesthétiques sont des œuvres d’art qui peuvent être vues et touchées simultanément, ce qui renforce la perception de l’œuvre d’art. Cette invitation est reprise par le titre de la série, la synesthésie étant un phénomène d’expérience multisensorielle. Tout comme Aëgerter s’est intéressé à chaque détail de la surface des gravures, le spectateur peut en faire autant.
In Compositions synesthétiques (Dürer), Aëgerter has drawn lines on ten of her favorite engravings by Albrecht Dürer (1471-1528) in a game between intuition and reason (somewhat inspired by her art history studies).
Her compositions, printed in the true format of the originals, are meticulously screen printed with colourful and tangible lines in gravel, braille, and rubber. The lines, colour, and texture effects highlight parts of Dürer’s depictions, revealing a realm of subjective interpretations.
Compositions synesthétiques are works of art that can be viewed and touched simultaneously, enhancing the perception of the artwork. This invite is echoed by the title of the series, as synesthesia is a phenomenon of a multi-sensory experience. Just as Aëgerter has engaged with every detail of the prints’ surfaces, so can the viewer.
Références des œuvres :
Expositions
2023 – Art Rotterdam, Van Nellefabriek, Pays-Bas
2020 – Galerie Caroline O’Breen, Amsterdam, Pays-Bas
Vidéo
2020 – Conversation between Huigen Leeflang & Laurence Aëgerter, Amsterdam Art Weekend
Presse
2021 – Leven op papier, Kunstschrift
Laurence Aëgerter, Coutances (non révélé par le soleil), série Cathédrales hermétiques, 2016, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) – 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) – 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois d’érable noir
Laurence Aëgerter, Coutances (en cours de révélation par le soleil), série Cathédrales hermétiques, 2016, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) – 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) – 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois d’érable noir
Laurence Aëgerter, Coutances (révélé), série Cathédrales hermétiques, 2016, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) – 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) – 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois d’érable noir
Laurence Aëgerter, Coutances, Saint-Benoit-sur-Loire, Sainte-Jeanne-d’Arc de Nice (non révélés par le soleil), 2016, série Cathédrales hermétiques, 2016-19, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) – 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) – 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois d’érable noir
Laurence Aëgerter, Sainte-Jeanne-d’Arc de Nice (non révélé par le soleil), série Cathédrales hermétiques, 2016, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir
Laurence Aëgerter, Sainte-Jeanne-d’Arc de Nice (en cours de révélation par le soleil), 2016, série Cathédrales hermétiques, 2016-19, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) – 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) – 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois d’érable noir
Laurence Aëgerter, Sainte-Jeanne-d’Arc de Nice (révélé), 2016, série Cathédrales hermétiques, 2016-19, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) – 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) – 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois d’érable noir
Laurence Aëgerter, Saint-Benoit-sur-Loire, série Cathédrales hermétiques, 2016, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir
Laurence Aëgerter, Silvacane (révélé), série Cathédrales hermétiques, 2019, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir
Laurence Aëgerter, Le Thoronet (révélé), série Cathédrales hermétiques, 2019, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir
Laurence Aëgerter, Sénanque (révélé), série Cathédrales hermétiques, 2019, courtesy Galerie Binome
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir
Laurence Aëgerter, Abbaye de Montmajour, l’abside, série Cathédrales hermétiques, 2023
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir
Laurence Aëgerter, Abbaye de Montmajour, la crypte, série Cathédrales hermétiques, 2023
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir
Laurence Aëgerter, Le Thoronet, croisée des transepts, série Cathédrales hermétiques, 2023
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir
Laurence Aëgerter, Le Thoronet, le cloître, série Cathédrales hermétiques, 2023
édition de 6 (+ 2 EA) : 85 x 65 cm – et – édition de 3 (+ 2EA) : 112,5 x 86 cm
impression Ultrachrome sérigraphiée à l’encre thermo-sensible
contrecollage sur Dibond, encadrement bois noir
La série Cathédrales (2014), présentée aux Rencontres d’Arles en une installation intérieur-extérieur, transcende les époques. Comme point de départ, un livre des années 1950, Cathédrales et églises de France. L’artiste l’entrouvre à la double page centrale de la cathédrale gothique de Bourges, l’expose dans son studio et invite le Soleil à venir en caresser la reproduction. Le protocole est très précis : chaque minute pendant deux heures, Laurence Aëgerter capture le mouvement solaire et l’ombre portée des fenêtres venant obscurcir progressivement l’image, jusqu’à la rendre invisible. La série, composée de 126 prises de vue, aussi publiée sous la forme d’un livre d’artiste, engage le spectateur dans un exercice de contemplation et de patience. Le temps se déplie sous nos yeux.
Les Cathédrales hermétiques naissent dans la continuité. S’éloignant des façades, elle s’attache alors à trois intérieurs d’églises, balayant dix siècles d’architecture, de la cathédrale romane de Saint-Benoît-sur-Loire à celle, gothique, de Coutances, jusqu’à une plus moderne, Sainte-Jeanne-d’Arc à Nice. Plus tard, elle intègre dans cette série les trois sœurs provençales de l’architecture cistercienne : Sénanque, Silvacane et Le Thoronet, dont l’épure architecturale fait écho à sa quête méditative. Imprimées et sérigraphiées avec une encre thermo réactive, les images se dévoilent au contact des rayons du Soleil. La chaleur pénètre la matière pour mieux la révéler : la chambre noire existe alors en plein jour. Par cet hommage à la majestueuse série des Cathédrales de Claude Monet, dont les trente motifs peints entre 1892 et 1893 offrent une expérience des plus plastiques sur la lumière, Laurence Aëgerter convoque l’histoire de l’art et de l’architecture, mais aussi celle de la technique photographique. La perception du temps s’appréhende en une expérience vivante de la lumière et de la matière, où la fugacité du moment présent fait face à l’immuabilité du passé.
[texte] Fannie Escoulen, Texte d’exposition Cathédrales hermétiques, Les Rencontres d’Arles 2019
Cathédrales hermétiques is the follow up to Cathédrales, and consists of a series that was born from the same starting point: a book published in the 1950s by the ministry of tourism to promote spiritual architecture in France. Moving away from the facades, Aëgerter selected three interiors over the scope of ten centuries to explore the different architectural modes of provoking a spiritual experience.
In this body of work, Aëgerter silkscreened three photographs of a Romanesque church (Saint-Benoit-sur-Loire, 10th century), a Gothic church (Coutances, 12th century) and a modern church (Sainte-Jeanne-d’Arc, Nice, 20th century) with a black layer of ink reactive to the heat of the sun. Later she included in this series the three Provençal sisters of Ciestercian architecture: Sénanque, Silvacane and Le Thoronet, whose architectural design echoed her meditative quest.
In contrast to Cathédrales, these church interiors begin in darkness and are slowly revealed when exposed to sunlight, like photography in a darkroom; a cycle that takes about an hour.
Through this juxtaposition of eras, Laurence Aëgerter pays tribute to the monumentality of these works of art. She shifts the history of architecture but also that of the photographic technique. Yesterday’s immutability meets today’s fleetingness. Laurence Aëgerter herself says that she builds “small monuments to Time”. But with this imperceptible temporal experience, she creates and invites us to a temple of meditation and contemplation.
[texte] Fannie Escoulen, exhibition text Cathédrales hermétiques, Les Rencontres d’Arles 2019
Références des œuvres :
Collections Cnap – Centre national des arts plastiques (FR), BnF – Bibliothèque Nationale de France (FR), Nederlands Fotomuseum (NL)
coll. Jacques Font (FR), coll. Galiana-Wiart (FR) & autres collections privées en France et aux Pays-Bas
Expositions
2023 – Épreuves de la matière, commissariat Héloïse Conésa, BnF, Paris
2023 – In Lumine, Chapelle Saint-François-Xavier, Carcassone,
2022 – Laurence Aëgerter, Eurojust, La Haye, Pays-Bas
2021 – Éloge du double, Galerie Binome
2019 – Cathédrales hermétiques, Rencontres d’Arles 2018 – Rendez-vous with Frans Hals, Frans Hals Museum
Publications
2023 – Elles X Paris Photo, éditions Textuel
2023 – Épreuves de la matière, éditions de la BnF 2020 – Ici Mieux qu’en face, Laurence Aëgerter, éditions Actes Sud, Arles. Monographie sous la direction de Fannie Escoulen Auteurs associés : Léa Bismuth, Taco Hidde Bakker et Susana Gállego-Cuesta
2019 – Rencontres d’Arles 2019 “Cathédrales Hermétiques”, Fannie Escoulen, éditions Actes Sud, Arles
Interview
2021 – Laurence Aëgerter, Éloge du double à la galerie Binome, par Anne-Frédérique Fer pour France Fine Art
Presse
2019 NEW YORK TIMES / 6 photographers to look out for at the Arles Festival, par Daphné Anglès
2019 – LE POINT / Rencontres photo d’Arles 2019 : architecture et environnement par Didier Quilain
2019 – LE MONDE / Arles 3 ; recherches par Lunettes Rouges
2019 – ART PRESS #468 / L’art de l’évasion de Laurence Aëgerter par Fannie Escoulen
Laurence Aëgerter, 1h12 min, série Cathédrales, 2014
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine noire
pièce unique – 63,5 x 100 cm
Laurence Aëgerter, 1h34 min, série Cathédrales, 2014
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine noire
pièce unique – 63,5 x 100 cm
Laurence Aëgerter, 1h42 min, série Cathédrales, 2014
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine noire
pièce unique – 63,5 x 100 cm
Laurence Aëgerter, 1h50 min, série Cathédrales, 2014
impression pigmentaire d’archive sur papier FineArt Baryta
caisse américaine noire
pièce unique – 63,5 x 100 cm
Laurence Aëgerter, Cathédrales, vue d’exposition Ici mieux qu’en face, Musée du Petit Palais, 2020-21
La série Cathédrales (2014) […] transcende les époques. Comme point de départ, un livre des années 1950 « Cathédrales et églises de France ». L’artiste l’entrouvre à la double page centrale de la cathédrale gothique de Bourges, l’expose dans son studio et invite le Soleil à venir en caresser la reproduction. Le protocole est très précis : chaque minute pendant deux heures, Laurence Aëgerter capture le mouvement solaire et l’ombre portée des fenêtres venant obscurcir progressivement l’image, jusqu’à la rendre invisible. La série, composée de 126 prises de vue, aussi publiée sous la forme d’un livre d’artiste, engage le spectateur dans un exercice de contemplation et de patience. Le temps se déplie sous nos yeux.
[texte, extrait] Fannie Escoulen, Texte d’exposition Cathédrales hermétiques, Les Rencontres d’Arles 2019
Références des œuvres :
Cathédrales – édition RVB Books 2014
Cathédrales hermétiques – exposition personnelle
Rencontres d’Arles 2019
Ici mieux qu’en face – exposition personnelle
Musée du Petit Palais, Paris – 06/10/20 – 09/05/21
Ici mieux qu’en face – édition
monographie sous la direction de Fannie Escoulen, éditions Actes Sud
Laurence Aëgerter – exposition personnelle
Eurojust, La Haye (NL) – 12/21 – 06/22
Ici mieux qu’en face, 2020
miroir, gravé à la main
produit aux Ateliers Bernard Pictet, Paris
pièce unique dans une édition de 4
vue d’exposition
Ici mieux qu’en face, 2020
miroir, gravé à la main
produit aux Ateliers Bernard Pictet, Paris
pièce unique dans une édition de 4
vue d’exposition
détail Ici mieux qu’en face, 2020
Inspirée par un miroir hollandais du XVIIe siècle découvert dans un musée d’Amsterdam, Laurence Aëgerter a conçu le premier miroir pour son exposition personnelle au musée du Petit Palais à Paris (2020-2021). Le titre » Ici mieux qu’en face « , devenu le titre de l’exposition, a été méticuleusement gravé à la main par l’artiste. L’œuvre est une métaphore du double et de la fuite, un thème central dans le travail d’Aëgerter.
Inspired by a 17th century Dutch mirror discovered in a museum in Amsterdam, Laurence Aëgerter has designed this mirror for her solo exhibition at the Musée du Petit Palais in Paris (2020-2021). The title «Ici mieux qu’en face»(Here better than there), which has become the title of the exhibition, was meticulously engraved by hand by the artist. The work is a metaphor for the double and escape, a central theme in Aëgerter’s work.
Références des œuvres :
Exposition
2020/2021 – Ici mieux qu’en face, Musée du Petit Palais, Paris
Publication
2020 – Ici Mieux qu’en face, Laurence Aëgerter, éditions Actes Sud, Arles. Monographie sous la direction de Fannie Escoulen Auteurs associés : Léa Bismuth, Taco Hidde Bakker et Susana Gállego-Cuesta
Laurence Aëgerter, Confetti, 2019, 58 038 confettis, 8mm de largeur imprimés en double face
Laurence Aëgerter, Confetti, 2019
58 038 confettis, 8mm de largeur imprimés en double face
caisson en fer noir, ventilateur sans fil rechargeable (Bestron), capteur et vitrine en plexiglas
installation unique
Laurence Aëgerter, Confetti, 2019, courtesy Galerie Binome
Lot de 58.038 photographies réalisées par l’artiste au smartphone pendant une décennie,
mises au format circulaire par conservation de la hauteur de chaque image,
imprimées en couleur sur papier en recto verso au format de confettis de 8 mm de diamètre.
boîte d’exposition : plateau inox miroir et capot en plexiglas scellé – 50 x 35 x 10 cm
Laurence Aëgerter, Confetti, 2019, courtesy Galerie Binome
Lot de 58.038 photographies réalisées par l’artiste au smartphone pendant une décennie,
mises au format circulaire par conservation de la hauteur de chaque image,
imprimées en couleur sur papier en recto verso au format de confettis de 8 mm de diamètre.
boîte d’exposition : plateau inox miroir et capot en plexiglas scellé
– 50 x 35 x 10 cm
Laurence Aëgerter, Confetti,
vue d’exposition Ici mieux qu’en face, Musée du Petit Palais, 2020-21
© Pierre Antoine
Laurence Aëgerter, Confetti, vue d’exposition Ici mieux qu’en face, Musée du Petit Palais, 2020-21
Passionnée d’histoire de l’art et d’iconographie, curieuse et espiègle, Laurence Aëgerter s’intéresse aux usages politiques et sociaux des images, à la façon dont elles incarnent une culture en faisant circuler un patrimoine historique, un imaginaire collectif. Ses œuvres célèbrent la puissance émancipatoire de l’art en le démystifiant. Invitée cette année à dialoguer avec les collections du Petit Palais, l’artiste a tissé un réseau de correspondances sensibles et visuelles entre des chefs d’œuvres du passé et ses œuvres, dont certaines réalisées pour l’occasion.
L’œuvre Confettis est significative de l’intérêt de Laurence Aërgerter pour un usage social des images. Les 58038 confettis que renferme ce sac en plastique transparent reproduisent exactement les 58038 images stockées depuis 10 ans dans son smartphone. La question éminemment photographique de l’archive – que conserver et que jeter, qu’imprimer avant que cela ne se perde dans un disque dur…- surgit ici sous une forme inattendue, celle d’un « joyeux memento mori », d’après les mots de Laurence Aëgerter. En rapprochant son œuvre d’une vanité, l’artiste rejoint une lignée d’anthropologues qui ont fait apparaître le lien entre fête et prodigalité. La dilapidation, le gaspillage – symboliques ou réels – des réserves ouvrent les consciences au caractère périssable des biens, à la considération de l’énergie collective, à l’évaluation critique de la notion de propriété.
Le lancer de confettis est traditionnellement réservé à une commémoration ou à l’expression collective d’une joie, notamment lors du Mardi Gras et des carnavals, fêtes où les barrières sociales sont symboliquement levées. En s’adonnant à la fête, en prenant part à la joyeuse bataille de confettis, c’est à une intensification du lien relationnel que l’on participe.
Ces rondelles de souvenirs disséminés peuvent aussi rappeler l’usage d’Instagram qui consiste à partager des instants de vie, à franchir la frontière entre sphère privée et publique. A travers cet editing original d’instants de sa vie, Laurence Aëgerter convoque une multitude de pistes d’interprétations liées à nos usages des espaces publics, à l’importance du vivre-ensemble, à notre vie sociale et au partage de souvenirs.
[texte] Marguerite Pilven, critique d’art, membre de l’AICA
Références des œuvres :
Ici mieux qu’en face – exposition personnelle
Musée du Petit Palais, Paris – 06/10/20 – 09/05/21
Ici mieux qu’en face – édition
monographie sous la direction de Fannie Escoulen, éditions Actes Sud
UNBOUND – exposition collective, commissariat Damarice Amao
Unseen 2022, Amsterdam
Paris Photo 2021, Art Rotterdam 2022