Michel Le Belhomme, sans titre #118, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #116, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 2 (+1EA) – 40×30 cm – édition de 5 (+2EA) – 80×60 & 105×75 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #109, After Fischli and Weiss, série Les deux labyrinthes 2014-19, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 105 x 75 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #106, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 60×80 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse, contrecollage sur Dibond, encadrement blanc
Michel Le Belhomme, sans titre #101, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #90, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #76, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #75, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #69, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #61, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #54, série Les deux labyrinthes 2014-17
courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #50, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #45, série Les deux labyrinthes 2014-19, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 60 x 80 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #38, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #36, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #22, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #10, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Michel Le Belhomme, sans titre #7, série Les deux labyrinthes 2014-17, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – dimensions variables
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
Tout en ayant un profond respect pour les traditions classiques de la photographie, je pense qu’il est indispensable de remettre en perspective celles-ci. La série Les Deux Labyrinthes aborde ce qui en est sa plus flagrante légende : le paysage et sa représentation. Le paysage, sujet par excellence romantique, s’articule le plus souvent sous l’angle du contemplatif et du vertigineux, étymologiquement ; un paysage est un agencement des traits, des caractères, des formes d’un espace limité. C’est une portion de l’espace, représenté ou observé, soumis à un point de vue.
Mais il est à considérer avant tout tel un système, juste théorème du temps et de l’espace, du flux et du croisement, de frontière et de métissage. Par le biais de cette série je prends le parti pris de me positionner en conflit envers celui-ci, tant comme vision que comme production de l’espace, et en dépit de son apparente évidence, j’estime qu’il peut être mis en perspective et ainsi réinventé. Pour se faire il s’agit, avec humilité, de me positionner par une approche structuraliste sous les spectres de l’exploration, de l’analyse et de l’expérimentation de cette production du visible. Faire l’expérience du paysage, c’est le pratiquer, le mettre en contradiction, créant de sorte une vision périphérique. Le visible s’affirme alors par la déconstruction, l’altération. Sans se détacher de la fonction primaire d’une image ; soit montrer, cette série élabore des créatures hybrides et chimériques, images d’images, représentations de représentation, résonances d’échos multiples.
Entre images fantasmées, suspendues entre documentation et fiction, entre expérience visuelle à l’absurdité flottante et à l’ironie métaphorique ; le réel glisse de l’évidence à l’abstraction, du plein au vide, du simulacre à la simulation ; et le visible ainsi en mutation devient minimaliste, fantomatique, un vide labyrinthique, une fiction.
[texte] Michel Le Belhomme, Les deux labyrinthes, 2016
Michel Le Belhomme, sans titre #51, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #109, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #114, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #131, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #210, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #288, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #231, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #232, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #270, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #282, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #288, série La Bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #299, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #317, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Michel Le Belhomme, sans titre #330, série La bête aveugle, 2009-13, courtesy Galerie Binome
édition de 5 (+2EA) – 70×70 cm
tirage jet d’encre sur papier Hahnemühle Fine Art lisse
contrecollage aluminium, encadrement avec réhausse
Tout se joue au plus près des objets, l’espace n’existe qu’obstrué, saturé. Le carré de l’image renforce ce jeu de plénitude, le photographe bourre son cadre comme un all over d’ombre et de lumière. Il y loge toutes sortes d’installations précaires. Dans les pratiques récentes ce lent protocole sculptural qui fait tableau a une histoire depuis les sculptures involontaires de Brassaï, en passant par les ready made à l’échelle et point de vue rectifiés par Patrick Tosani. Sans compter les variantes anamorphiques pour couples bricoleurs Loriot et Mélia ou Sue Webster et Tim Noble. Du premier Michel Le Belhomme a retenu l’utilisation des matériaux sans qualité, leur pouvoir de transformation. Du second il travaille la singularité des objets et leur métamorphose dans un jeu de proximité, perturbé par distance et variation d’échelle. Des derniers il a retenu l’importance du point focal d’où tout se fige et se remet autrement en place. Michel Le Belhomme a suivi l’enseignement de Tom Drahos à l’École des beaux arts de Rennes. Il en a tiré toutes les conséquences techniques de maîtrise et manipulation des paramètres propres à la photographie. Un certain humour tragique en sus. S’il a aussi retenu toutes les leçons du coloriste il n’en garde pas la gamme aussi étincelante que flashy. Les couleurs ici sont sourdes, elles travaillent en camaïeux de beige et de gris. Elles se réchauffent à l’occasion de quelques flammes de petites mises à feu expérimentales. Ces gammes subtiles se développent dans la pénombre complice d’un micro-laboratoire pour des essais improbables. Oui ce sont là couleurs de nuit ou d’observations visuelles moins liées au rêve qu’à de petits cauchemars pour apprentis claustrophobes.Il en résulte moins angoisse que jouissance d’une perversion des codes régissant les espaces intimes.
“Malheureusement l’espace est resté voyou et il est difficile d’énumérer ce qu’il engendre. Il est discontinu comme on est escroc” ce que Georges Bataille évoquait dans Le dictionnaire critique en 1970 le photographe s’attelle à le réparer dans une perspective très actuelle. En réaction à la froideur grand format des frontalités de l’École de Düsseldorf on a dû subir ces dernières années tout l’ennui domestique de l’école du banal. Ce travail aujourd’hui vient nous venger de ces kilomètres de seconde à rechercher la mort exacte d’une médiocrité exaltée. Chaque image nous propose a contrario une aventure marquée du sceau d’un quotidien exalté. Certaines sont frappées d’une fatalité de mémoire, d’autres respirent le regain d’ énergie d’une matière qui se venge des petites constructions humaines. D’autres encore suintent leur parfum de catastrophe à l’échelle des sous-continents, vestiges de nos demeures. Toutes transpirent un baroque précieux de l’entropie des architectures intérieures. Produisant des images singulières qui auraient retenu les leçons des aphorismes d’Henri Michaux, Michel Le Belhomme rectifie dans son viseur ses sculptures d’une haute économie de moyens. Presque rien domestique et je ne sais quoi travaillé main développent une philosophie visuelle de la précarité faite œuvre.
[texte] Christian Gattinoni, rédacteur en chef de lacritique.org, Les espaces voyous de Michel Le Belhomme, jui. 2010