À Paris, dans son flagship de l’avenue Montaigne, Salvatore Ferragamo invite cet hiver Mustapha Azeroual à présenter ses œuvres.
Cette exposition scelle la rencontre entre deux univers inspirés par la puissance de la couleur. Fil conducteur pour le visiteur, la série Monade se pose sur les manteaux des cheminées comme des bornes éblouissantes. Sorte de pièges à lumière, elles restituent l’invisible pour l’œil, des impacts de flash capturés à même le papier dans un mélange de pigments et de gomme arabique. Un écho retentissant que l’on retrouve dans la série éponyme de daguerréotypes contemporains, très délicates et précieuses images aux reflets d’or et d’argent. Deux petits bronzes en forme de bols réflecteurs interrogent plus loin de part leur titre paradoxal de Corps noirs. Autres ponctuations mystérieuses, les photogrammes d’ACTIN en partie composés de pigments fluorescents, qu’une lumière noire pourrait encore révéler tout autrement.
Jouant de l’art du pli, Azeroual détourne aussi portants et mannequins pour suspendre ce qu’il décrit comme des « images molles », traduction plastique de la déperdition d’information dans l’image basse définition. L’alchimie des sels d’argent transforme graphiquement les points de pixels en points de croix sur une trame, tel un canevas.
En point d’acmé, en entrée et clôture de l’exposition, l’œuvre Radiance décrit le cycle circadien de la lumière dans un inventaire de couleurs captés aux couchers du Soleil.
Leitmotiv du travail de l’artiste, l’expérience de la lumière comme une matière sensible, n’est pas sans rappeler la couleur comme motif sans cesse réinventé par la maison Ferragamo à chaque saison.