Éric Marais entretient un lien passionné à la camera obscura. Designer instinctif, il réinvente sans cesse les formes et applications de ce boîtier historique. On se souvient de sa série Le concert dans l’œuf, de simples œufs d’oie servant de chambre photographique, puis de chambre de développement, et enfin de support de tirage pour l’image. Chaque photographie, pièce unique, reproduisant un fragment du tableau Le concert dans l’œuf, longtemps attribué à Jérôme Bosch.
Pour « Traces photogéniques », douze camera obscura, chambres noires spécialement conçues pour la pose longue, observent et enregistrent inlassablement et en continu tout ce qui se passe dans la Cathédrale de Nantes durant une année – du 15 septembre 2015 au 15 septembre 2016.
L’œuvre procède donc d’abord d’une attente, promesse d’image en gestation. Une fois développée, la photographie exprime la forme compressée d’une année, une épaisseur insondable, l’espace de la Cathédrale vidé de tout mouvement et pourtant totalement habité. On pense alors aux tentatives exaltées de certains photographes du XIXème voulant capturer la silhouette d’un fantôme.
Traces photogéniques / cathédrale de Nantes dans sa version exposition est visible durant tout l’été 2017, Cathédrale Saint Pierre-Saint Paul de Nantes.
Dossier de présentation Traces photogéniques / cathédrale de Nantes