Laurent Cammal, Monochrome II, 2013, courtesy Galerie Binome édition de 5 (+2EA) – 85×110 cm tirage jet d’encre pigmentaire sur papier Baryta Hahnemühle

Whole plain

solo show

31/05 - 20/07/13

Jeune diplômé de l’école des beaux-arts de Montpellier, Laurent Cammal revient à sa pratique du graffiti qu’il réduit à l’essentiel : un acte performatif de recouvrement. La découverte de la peinture moderne a attiré son attention sur la puissance plastique du monochrome, sa radicalité. Un traitement qu’il transpose de la toile à l’espace, sur des morceaux choisis de sites abandonnés qu’il blanchit intégralement. Dans la première série, les arrêtes des murs sont également surlignées à la peinture noire. La prise de vue fige ensuite une perspective et confère à ces lieux vides une puissance d’abstraction vertigineuse. Leur structure est mise à nu, comme revenue au stade de la modélisation informatique. Le couloir d’un hôpital désaffecté paraît se prolonger à l’infini tandis que Le salon, avec sa cheminée, semble promis à une vie nouvelle. Libérés de l’usure du temps, ils se transforment en des espaces mentaux liés aux idées de passage et d’attente.

Les ruines qui composent la série Monochrome sont bombées dans leur état d’origine. Une pureté sculpturale se dégage paradoxalement de ces intérieurs chaotiques. Leur blancheur immaculée compose un spectacle surréaliste qui introduit un doute sur la nature de l’image. Quel est son degré de véracité? Le site photographié est-il virtuel ou réel? L’observateur attentif décèlera ça et là quelques indices. Entre deux hypothèses, il pourra tout aussi bien se laisser porter par ces espaces vierges propices à la contemplation.