Léa Habourdin, and everything becomes nothing again, automne 2016, courtesy Léa Habourdin & Galerie Binome
livre d’artiste : 24 exemplaires – 1030 pages (515 photographies d’écran)
impression laser noir et blanc sur papier Munken Lynx 100g/m2 sur les presses de l’atelier Ooblik (Lyon)
façonné à l’atelier
couture dite « reliure copte » permet un mouvement du livre rappelant le déploiement d’une aile de faucon
Léa Habourdin, and everything becomes nothing again, automne 2016, courtesy Léa Habourdin & Galerie Binome
Léa Habourdin, and everything becomes nothing again, automne 2016, courtesy Léa Habourdin & Galerie Binome
Léa Habourdin, and everything becomes nothing again, automne 2016, courtesy Léa Habourdin & Galerie Binome
Léa Habourdin, and everything becomes nothing again, automne 2016, courtesy Léa Habourdin & Galerie Binome
Léa Habourdin, and everything becomes nothing again, automne 2016, courtesy Léa Habourdin & Galerie Binome
Léa Habourdin, and everything becomes nothing again, automne 2016, courtesy Léa Habourdin & Galerie Binome
Léa Habourdin, and everything becomes nothing again, automne 2016, courtesy Léa Habourdin & Galerie Binome
Léa Habourdin, and everything becomes nothing again, automne 2016, courtesy Léa Habourdin & Galerie Binome
En 2014, la Latvian fund of nature et l’Estonian ornithological society s’associaient pour mettre sur place l’Eagles cross border project. À la frontière des deux pays (l’Estonie et la Lettonie) les chercheurs ont alors posé une webcam qui observe 24/24H un nid de balbuzards. Le but premier était d’ordre scientifique, mais rapidement le projet connu un engouement sans précèdent auprès des particuliers. Pour la première fois il était possible de suivre, d’un point de vue interne, la vie d’un couple de rapaces sauvages, de la nidification à l’envol des petits.
Pendant plusieurs mois j’ai suivi ce nid, théâtre d’événements infra-ordinaires où les protagonistes, devenus acteurs de leur propre vie, n’ont cessé de me fasciner. De cette aventure, en résulte un corpus de 515 photographies d’écran, dont le grain rappelle celui des caméras de surveillance vidéo, retraçant simplement quatre mois de la vie de ces oiseaux.
» Osprey (Pandion haliaetus) – oiseau de proie disposant d’une morphologie unique, seul membre du sous-ordre Pandionidae ; ce nom de genre se référant au mythique roi grec Pandion, dont les filles et le gendre ont été transformés en volatiles (Ovide, Métamorphoses). Nous sommes tous des animaux, ils sont devenus oiseaux.
Au fond des bois de la Baltique la scène est prête à accueillir une pièce antique. Le récit est dicté par la nature elle-même : l’arrivée de la vie sur cette planète, l’éducation, la protection et le soin de nos jeunes jusqu’à ce qu’ils déploient leurs ailes pour répéter le cercle de la naissance, de la copulation et de la mort une fois de plus. « and everything becomes nothing again » (et tout ne devient plus rien, encore) suit le cycle d’accouplement d’un couple de balbuzards de l’éclosion jusqu’à ce que les deux petits quittent le nid. Ces rapaces, avec leur plumage dramatique et l’œil perçant du chasseur, font des protagonistes emphatiques qui jouent leur drame personnel dans l’arène de leur nid, à travers la lumière et les ténèbres, le soleil et la pluie, dans le mouvement et l’immobilité. Nous sommes des témoins silencieux, invisibles et inaperçus. Un auditoire émerveillé d’une époque éternelle, répétée mille fois, hors du temps, hors de l’espace. (…) »
[extrait-texte] Katharina Günther, Border crosser (passeur de mondes), 2016
and everything becomes nothing again – video 3 min 37